Pesticides : Greenpeace s’indigne contre le retrait du texte réduisant leur usage par la Commission européenne

Agriculture

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé aujourd’hui le retrait pur et simple du projet législatif visant à réduire l’usage des pesticides. Dans la lignée de la mise en pause du plan Ecophyto, Greenpeace France dénonce cette décision délétère et s’inquiète quant à la nécessaire réduction des pesticides en France et en Europe.

Élément-clé du « Pacte vert », ce texte prévoyait des objectifs contraignants pour réduire de moitié d’ici 2030 l’utilisation et les risques des pesticides dans l’Union européenne, par rapport à la période 2015-2017.

La réduction des pesticides est dans l’intérêt de la santé des agriculteurs et agricultrices et du maintien d’une terre saine pour le futur de notre agriculture et de notre alimentation, rappelle Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. Cette réduction est aussi dans l’intérêt de tous les citoyens et citoyennes qui paient de leur santé et de leur portefeuille les coûts et les impacts des pesticides.

Pour Greenpeace, le report des discussions de réduction des pesticides ne résoudra pas le problème de la crise systémique à laquelle les agriculteurs sont confrontés depuis des décennies. Au contraire : l’Union européenne doit investir, politiquement et économiquement, dans la transition agro-écologique, seul modèle où les agriculteurs pourront vivre dignement et équitablement de leur travail, en s’émancipant d’une industrialisation à marche forcée pour survivre.

Les gouvernements doivent arrêter de résumer la colère des agriculteurs aux refus des normes environnementales, poursuit Sandy Olivar Calvo. Cette colère est bien plus profonde. Les Etats doivent faire preuve de courage politique et s’attaquer aux causes profondes du malaise agricole : politiques commerciales ultralibérales, subventions publiques rémunérant les exploitations les plus grandes et les plus polluantes, manque d’accompagnement et de soutien à la transition agroécologiques et aux systèmes vertueux, etc.

Le maintien d’une production agricole industrialisée, reposant sur l’utilisation des pesticides, profite à une poignée d’agro-industriels et de multinationales. L’industrie agrochimique maintiendra ses profits et les plus grands céréaliers, qui cultivent des monocultures, continueront à produire massivement des produits bon marché aux multiples impacts écologiques.