Océans : la dynamique contre l’exploitation minière s’intensifie à Kingston

Océans

La réunion du Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins s’est close à Kingston, en Jamaïque. Plusieurs avancées positives pour la défense des fonds marins ont eu lieu ces dernières semaines.
Côté France, Emmanuel Macron a ainsi créé la surprise à la COP27 en indiquant que la France soutiendrait l’interdiction de toute exploitation des grands fonds marins et la porterait dans les enceintes internationales. La France rejoint donc une coalition de pays se positionnant contre l’exploitation minière des océans, ou au moins pour une pause de précaution ou moratoire, comprenant l’Allemagne, le Chili, la Nouvelle-Zélande, le Costa-Rica, l’Espagne, le Panama et suivant les déclarations de certains Etats du Pacifique comme Palau, les Fidjis et Samoa.

C’est une avancée très positive mais les fonds marins ne sont pas encore sauvés”, souligne François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace France.

À ce jour, l’exploitation minière des fonds marins n’est pas autorisée, mais elle pourrait l’être dès juillet 2023, même en l’absence de réglementation minière, suite à l’utilisation d’une faille juridique par la société minière The Metals Company. Un navire de cette compagnie canadienne, très offensive pour commencer une exploitation commerciale, est justement sur le point de terminer une mission consistant à tester la faisabilité d’une telle exploitation dans la zone maritime très convoitée de Clarion-Clipperton, dans le Pacifique.

De plus, plusieurs pays souhaitent que cette industrie voit le jour comme la Norvège ou le Royaume-Uni. Il faut donc parvenir à un accord international lors des prochaines réunions de l’AIFM pour bloquer cette industrie avant qu’elle ne débute. “Il est indispensable que la France se positionne en leader parmi les pays progressistes et défende ardemment un moratoire, qu’elle porte cette dynamique collective”.
L’Autorité internationale des fonds marins se réunira de nouveau en mars puis en juillet 2023. “Ces dates sont cruciales : les pays en faveur de l’exploitation minière et les industriels vont tout faire pour pousser au déploiement de cette industrie, détruisant au passage une biodiversité exceptionnelle et risquant d’ aggraver le dérèglement climatique, conclut François Chartier. Le soutien de la France est une énorme plus-value mais il va falloir rester très vigilant