Nucléaire : Greenpeace refuse de participer au débat public sur la construction d'un troisième EPR à Penly
Paris, le 29 mars 2010 – En févier, Greenpeace a été consultée par la commission particulière du débat public (CPDP) pour le projet Penly 3 afin de définir les conditions de sa participation à la tribune. Depuis, l’association a formulé ses requêtes et n’a pas obtenu de réponse satisfaisante.
« Tout ce que nous demandons c’est d’avoir un débat public contradictoire et objectif, déclare Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire de Greenpeace. Nous avons demandé à ce que tous les acteurs qui peuvent faire avancer le débat soient présents et la commission est incapable de le garantir. La manière dont certains sujets seront abordés lors du débat n’est pas non plus à la hauteur de l’enjeu. »
Des experts indépendants ? Non !
Pour avoir un débat public digne de ce nom Greenpeace a proposé que des experts indépendants, c’est-à-dire non institutionnels et faisant preuve de compétences sur le nucléaire et d’honnêteté intellectuelle, soient présents à la tribune.
La CPDP n’a pas invité à s’exprimer à la tribune, à ce jour, des associations d’experts comme Global Chance ou Négawatt.
« L’apport d’experts indépendants est un minimum dans ce type de débat, dit Sophia Majnoni d’Intignano. En 2005 / 2006 lors des débats publics sur la gestion des déchets radioactifs et sur l’EPR de Flamanville ces experts étaient présents. La CPDP demande à Greenpeace de participer à la tribune alors qu’aujourd’hui le débat public n’offre aucune garantie d’objectivité. »
Des citoyens ? Non !
Le collectif Stop EPR ni à Penly ni ailleurs, composé de citoyens, souhaitait être présent à la tribune mais la CPDP lui refuse cette participation sous prétexte qu’il n’a pas rédigé le cahier d’acteur.
Pour des raisons électorales, le dossier de l’exploitant, document exhaustif de 158 pages dont la lecture attentive est nécessaire pour élaborer le cahier d’acteur, n’a été transmis que le 24 mars alors que le débat public s’ouvre aujourd’hui (29 mars). Cela rend quasi impossible le fait d’avoir un cahier d’acteur complet dans les temps…
« Ce refus démontre que la CPDP ne souhaite pas que les citoyens engagés fassent partie du débat, affirme Sophia Majnoni d’Intignano. Le collectif Stop EPR est un groupement de citoyens qui connaît très bien la problématique régionale et nationale autour du nouveau réacteur. Leur présence dans le débat est indispensable. »
Des sujets de fond ? Non !
Dans ces échanges avec la CPDP, Greenpeace a également demandé que les sujets de fond sur l’énergie nucléaire soient abordés lors du débat public.
Si la stratégie énergétique nationale, les alternatives à l’EPR et le coût de l’électricité seront bien abordés dans le débat, ces questions essentielles n’auront pas la place qu’elles méritent puisqu’elles seront traitées toutes les trois en même temps dans la même séance.
« Comment est-ce possible que des sujets aussi importants ne fassent pas l’objet de séances particulières ? C’est une nouvelle preuve que ce débat risque de manquer cruellement de fond et d’objectivité. Greenpeace ne sera pas la caution d’un débat qui sera tout sauf un échange citoyen. » conclut Sophia Majnoni d’Intignano.