Nucléaire : Greenpeace intercepte un navire en mer Baltique et s'oppose à la construction des EPR

Climat

Paris, le 16 novembre 2009 – À un mois du sommet de Copenhague et alors que la conception du réacteur EPR est mise en cause, Greenpeace intercepte en mer Baltique le Happy Ranger, un navire qui achemine les générateurs de vapeur du réacteur EPR en direction du chantier d’Olkiluoto (Finlande).

Quittant l’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, des militants à bord de zodiacs ont abordé le Happy Ranger alors que celui-ci passait entre la côte allemande et le sud des îles danoises. Six activistes sont grimpés à bord du navire et ont déployé des drapeaux « Stop EPR » et « Nuclear madness made in France ».

Greenpeace demande l’arrêt des programmes EPR
Par cette action, Greenpeace s’interpose et exige l’arrêt immédiat des chantiers EPR d’Olkiluoto, en Finlande, et de Flamanville, en France (Manche) ainsi que l’annulation du projet EPR de Penly (Seine maritime). Pour Greenpeace, le nucléaire est une énergie coûteuse, inutile et dangereuse.

La conception de l’EPR mise en cause par les autorités publiques
Fait historique : lundi 2 novembre, les autorités de sûreté nucléaire britannique, finlandaise et française ont conjointement fait part à Areva d’un grave problème de sûreté lié à la conception de son EPR.

Le problème relevé par ces trois instances officielles concerne le système de contrôle/commande, dont une partie fait fonctionner le réacteur et l’autre assure sa sécurité. Ces dispositifs doivent être indépendants afin qu’en cas de défaillance de l’un, l’autre puisse continuer à fonctionner. Or le réacteur EPR est conçu de telle sorte que ces deux systèmes sont étroitement interconnectés. L’ASN relève même que la « complexité » de la conception de l’EPR « rend difficile l’élaboration d’une démonstration de sûreté satisfaisante ». En clair : l’ASN va jusqu’à sérieusement douter qu’il soit possible de régler un tel problème…

L’EPR finlandais : le bourbier d’Areva
« La construction du réacteur EPR à Olkiluoto est un véritable désastre, qui coûte très cher à la Finlande, déclare Lauri Myllyvirta, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace Nordic. En faisant le choix du nucléaire, le gouvernement finlandais a échoué à réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en freinant le développement des renouvelables et des économies d’énergie. »

Le chantier du réacteur d’Olkiluoto affiche plus de trois ans de retard et des surcoûts importants, passant de 3,3 milliards d’euros de budget prévisionnel à 5,5 milliards.

À Flamanville : même réacteur, mêmes dérives
En France, un réacteur de type EPR est également en construction sur le site de Flamanville (Manche). Là aussi, le chantier accumule les problèmes. Edf reconnaît un retard d’au moins 20 mois.

« Les pays qui envisagent encore de construire des EPR devraient s’interroger sur ces problèmes récurrents, à l’image des producteurs d’électricités sud-africains, américains ou canadiens qui ont décidé d’annuler les constructions d’EPR prévues, explique Laura Hameaux, chargée de la campagne Nucléaire à Greenpeace France. Plutôt que de se jeter à corps perdu dans des programmes nucléaires inutiles, coûteux et dangereux, ces pays feraient mieux de prendre des mesures concrètes pour favoriser l’efficacité énergétique et pour développer les renouvelables. »