Nouveau gouvernement : Greenpeace France dénonce une vision qui favorise le productivisme et le nucléaire au détriment du climat et de la sobriété

Greenpeace France s’inquiète des très mauvais signaux envoyés par le nouveau gouvernement constitué et annoncé hier soir par le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, qui n’a même pas eu un mot pour l’écologie lors de son premier discours en tant que chef du gouvernement.

Le passage du secteur de l’énergie sous le ministère de l’Economie est un scandaleux retour en arrière et une nouvelle illustration que la politique énergétique des gouvernements d’Emmanuel Macron se résume à une obsession de la relance du nucléaire, quoi qu’il en coûte. Rappelons que le ministre de l’Economie Bruno Lemaire s’est notamment illustré en pesant de tout son poids en faveur du dernier fiasco de la filière nucléaire, le marché financièrement à très haut risque des deux EPR d’Hinkley Point, qui vont coûter des milliards d’euros à EDF et donc aux citoyens français.

De plus, la suppression du ministère de la Transition énergétique est un très mauvais choix en plein milieu de la définition de la stratégie française énergie-climat. Alors que la sobriété devrait être la clef de voûte de la transition énergétique, cette dernière se retrouve confiée à un ministre qui s’est clairement positionné contre la sobriété et la baisse de la consommation et mise avant tout sur la production.

Rappelons également que, alors que la France se targue d’avancer sur l’enjeu de la sortie des énergies fossiles, Bercy a cyniquement proposé l’an dernier que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, soit promu au rang d’officier de la Légion d’honneur. Bruno Le Maire n’a de plus jamais rien su ou voulu imposer à la major pétro-gazière, que ce soit pour arrêter le développement de nouveaux projets fossiles ou bien sortir de Russie au moment de la guerre en Ukraine. Alors que le climat s’emballe et que la priorité politique devrait être de contraindre et de faire payer les pollueurs, majors pétro-gazières en tête, la volonté politique du ministère de l’Economie sur le sujet apparaît aujourd’hui nulle.

Enfin, la relégation du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, à l’avant-dernier rang des ministres apporte un point final : le climat ne sera pas la priorité de ce nouveau gouvernement.