Municipales : mobilisation nationale de Greenpeace sur la pollution de l’air

Une semaine avant le premier tour des élections municipales, les militants et militantes des groupes locaux de Greenpeace France se mobilisent ce samedi dans 14 grandes villes de France afin d’informer les citoyennes et citoyens sur le sujet de la pollution de l’air liée au trafic automobile, ainsi que sur l’impact climatique de ce trafic.

A Paris, Lyon, Marseille, Nice ou encore Annecy [1], les groupes locaux de Greenpeace France se sont engagés activement depuis plusieurs semaines afin d’informer la population sur le sujet de la pollution automobile et de recenser les engagements des candidats en la matière [2]. Ils ont ainsi écrit aux différents candidats afin de leur demander leur positionnement concernant les mesures clefs identifiées par Greenpeace pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic routier et réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce type de transport (voir encadré). Pour obtenir des réponses, parfois compliquées à avoir, les militants ont également mené des activités de sensibilisation, comme de l’affichage sauvage, ou des interpellations directes lors de meetings de candidats. Ce samedi, ils font le point sur les enjeux et rendent public les retours obtenus, auprès des électeurs et des citoyens.

Besoin de courage politique pour sortir du tout-voiture

La pollution de l’air liée aux transports fait partie des sujets qui ont émergé lors des élections municipales 2020, beaucoup plus que lors des élections précédentes. Cela confirme à la fois la saturation des citoyen·nes de vivre dans des villes trop polluées et leur sensibilité de plus en plus marquée à l’urgence climatique actuelle.

« Sortir du tout-voiture,du diesel et de l’essence demande un vrai courage politique, commente Sarah Fayolle, chargée de campagne transport chez Greenpeace France. Sur la question de la place de la voiture en ville, nous observons une prise en compte croissante des enjeux, avec beaucoup de propositions qui vont dans le bon sens. Mais nous faisons encore face à de nombreuses incohérences intolérables, comme le soutien de certain·es candidat·es à de nouveaux projets routiers ou autoroutiers. Sur la programmation de la sortie du diesel et de l’essence, indispensable pour faire face à l’urgence sanitaire et climatique, une grande partie des candidat·es sont encore vraiment en retard et, pour celles et ceux qui prennent des engagements, il va falloir cette fois vraiment passer aux actes. Le manque de courage politique aujourd’hui sera nécessairement sanctionné demain ».

Disparités entre les villes

Sur cet enjeu, le débat est plus avancé dans certaines villes. A Paris par exemple, plusieurs candidat·es s’engagent à maintenir le cap, déjà fixé, d’une sortie du diesel en 2024 et de l’essence en 2030. Les candidat·es se différencient également sur leurs propositions en termes d’accompagnement social de cette transition, de développement des mobilités alternatives (notamment vélo et transports en commun) et de réduction de la place dédiée à la voiture.

A Lyon, la question de la sortie du diesel est maintenant bien inscrite dans le débat public, et le projet autoroutier de l’Anneau des Sciences a cristallisé les divergences entre candidat·es à l’élection métropolitaine, une grande partie d’entre eux, mais pas le maire sortant, se prononçant contre.

A Marseille aussi, la question de la place dédiée à la voiture, au travers notamment de la mobilisation de la société civile locale contre le projet de boulevard urbain sud, a été un des sujets de cette campagne municipale ; les candidat·es ont aussi dû se positionner sur l’ambition qui sera donnée à la prochaine zone à faibles émissions, rendue obligatoire dans la loi d’orientation des mobilités.

Les demandes de Greenpeace France concernant la pollution de l’air liée au trafic routier :

– la mise en place d’une zone à faibles émissions ambitieuse et la fixation d’une échéance pour sortir des villes les véhicules diesel (à horizon 2025) puis essence (à horizon 2030),
– la réduction du trafic routier et de la place dédiée à la voiture, et l’abandon des projets routiers et autoroutiers,
– et enfin le développement des mobilités alternatives (notamment transports en commun, marche et vélo) et la mise en place d’un accompagnement social de cette transition

[1] Les 14 villes où ont lieu les mobilisations des groupes locaux de Greenpeace France : Annecy, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Rouen et Strasbourg.

[2] Retrouvez une synthèse des engagements recensés sur cet article de blog : https://www.greenpeace.fr/pollution-de-lair-ou-en-sont-les-candidat%c2%b7es-aux-municipales2020/