Marathon de Bruxelles : les ministres piétinent avis scientifiques et recommandations de la Commission
Paris, le 19 décembre 2007. Durant leur très long round de négociations de mardi jusqu’à mercredi matin, les ministres des pêches de l’Union Européenne ont une fois de plus mis en pièces les avis scientifiques et les propositions prudentes de la Commission.
Pour le cabillaud, la Commission proposait une baisse homogène de 25% des TAC sur 5 des 7 zones de pêche… Résultat : une baisse est de 9 à 18% en Atlantique et une hausse de 11% en Mer du Nord. Concernant le cabillaud en mer du nord, rappelons que Greenpeace demandait aux ministres de fermer la pêcherie, mais qu’aux dépens du bon sens, la Commission proposait elle aussi une hausse du TAC de 11%.
« Face à ces décisions pour le moins insuffisantes face à des stocks menacés, la baisse décidée de 10% du nombre des jours de sortie en mer fait figure de hochet » déclare Stephan Beaucher, responsable de la campagne océans de Greenpeace.
Concernant d’autres TAC :
– Plie en mer du nord : -3% au lieu des 6 à 18 % de baisse demandé par la Commission ;
– Sole dans le golfe de Gascogne : – 8% au lieu de 15 % de baisse demandé ;
– Sole en mer du nord : – 15%, comme le proposait la Commission ;
– Anchois : fermeture prolongée jusqu’à des nouveaux avis scientifiques en juin 2008.
Plus de 6 heures après la fin des négociations, de nombreuses évolutions de TAC n’étaient pas encore rendue publiques, notamment celle sur le merlan bleu, espèce soumise à une très intense pression pour laquelle la commission proposait une baisse de 32 %. Pour Greenpeace, le mode de décision du Conseil sur les TAC doit être profondément modifié – l’avis scientifique doit primer- et un droit de regard public doit être exercé sur les décisions prises.
« Il est plus que jamais nécessaire que les ministres de l’Environnement prennent une place à part entière dans ces discussions qui concernent en tout premier lieu un stock sauvage, c’est-à-dire un bien commun qui appartient à tous. Tout s’est une fois de plus passé comme si les grands armements de pêche avaient en quelque sorte préempté les populations de poissons. Il n’est plus acceptable que les critères socio-économiques prennent systématiquement le pas sur les urgences environnementales et écosystémiques !» ajoute Stéphan Beaucher.