L’Europe s’engage enfin vers la fin de la surpêche
Paris, le 30 mai 2013 – Ce matin, après trois ans de négociations, un accord positif s’est conclu au niveau européen sur la réforme de la politique commune de la pêche. Si l’Union européenne a pris des positions progressistes, la France s’est quant à elle illustrée par ses manœuvres systématiquement bloquantes.
« Greenpeace salue cet accord, qui va enfin mettre l’Europe sur la voie de la restauration de la santé des océans« , explique Hélène Bourges, chargée de campagne océans pour Greenpeace. « Depuis des dizaines d’années, la surexploitation était la règle, et les pêcheurs artisans étaient ignorés. Ce n’est plus le cas avec cette réforme qui est un premier pas dans la reconnaissance des meilleures pratiques. C’est une bonne nouvelle qui a malheureusement été acquise non pas avec mais contre la France qui s’est battue pour que l’ancien système perdure. »
Les 3 points clés de la nouvelle Politique commune de la Pêche
– L’Europe met en place des critères transparents pour l’accès à la ressource, d’abord pour ceux qui ont les pratiques les plus sélectives et les plus durables. Les pêcheurs artisans européens devraient être enfin mieux reconnus et leurs pratiques favorisées.
– L’Europe demande également à chaque état membre d’analyser sa flotte pour voir où sont les marges de manœuvre puis de diminuer la pression de pêche, c’est-à-dire le nombre de bateaux et leur capacité, là où cela s’avère nécessaire.
– Un bémol tout de même : aucun objectif en termes d’échéance n’est fixé pour la reconstitution des stocks de poissons. Cela revient sur ce point précis à déclarer vouloir atteindre un objectif, par exemple « réduire le déficit de la sécurité sociale », mais sans se donner de date pour l’atteindre.
Un bon accord malgré la France et M. Cuvillier
La France, par la voix de M. Cuvillier, a systématiquement été du côté des intérêts à court terme, épuisant les stocks de poissons pour en retirer le maximum de profit, contre l’intérêt général.
« La France préfère parfois payer des amendes plutôt que de mettre en place les directives européennes« , souligne Hélène Bourges. « Nous attendons donc des actes de monsieur Cuvillier pour la mise en œuvre de la réforme. Nous suivons notamment de très près la mise en place de mesures préférentielles pour les pêcheurs qui ont les pratiques les plus durables, car M. Cuvillier n’a toujours pas répondu présent aux multiples sollicitations des pêcheurs de la plateforme petite pêche artisanale. »
L’Arctic Sunrise à Boulogne en soutien aux pêcheurs artisans
Le bateau de Greenpeace conclut une tournée européenne en soutien à ces petits pêcheurs, aux pratiques sélectives, que la nouvelle politique commune de la pêche doit favoriser sur l’accès aux ressources en poissons. L’Arctic Sunrise fera escale à Boulogne les 3 et 4 juin, dans la ville du ministre Cuvillier. Greenpeace et les pêcheurs de la plateforme petite pêche lui ont conjointement proposé un rendez vous à cette occasion. Sans réponse. Son manque de considération pour ces pêcheurs est le reflet de sa position rétrograde sur la réforme européenne.