Les analyses de Greenpeace démontrent que les agrocarburants allemands contiennent de l'huile de palme
Berlin, le 26 Mai 2008 – Selon une analyse de Greenpeace publiée aujourd’hui, dans 9 échantillons de diesel sur 47, il a été possible de déceler une proportion d’huile de palme comprise entre 5 et 25%. La proportion de soja dans s’élève quant à elle 75%…
Contrairement aux affirmations des industriels, les additifs végétaux aux carburants contribuent donc à la destruction des forêts anciennes d’Argentine (provenance du soja analysé) et du Sud-Est asiatique (provenance de l’huile de palme).
Des millions d’hectares de forêt ancienne sont détruits en Indonésie et Malaisie au profit de la culture d’huile de palme. Une partie croissante de la déforestation en Indonésie est imputable à la production d’agrocarburants ou de matières premières destinées à l’exportation.
« Pendant que nos hommes politiques déclarent à haute voix soutenir la protection des forêts anciennes, déclare Alexandre Hissting de Greenpeace Allemagne, une partie d’entre elles est irrévocablement détruite, en partie à cause du soutien des politiques européennes aux agrocarburants. »
L’huile de palme a été identifiée dans du biodiesel pur (B100) et dans du gazole conventionnel à Schleswig Holstein, Hamburg et Lower Saxony. Parmi les producteurs d’additifs végétaux au diesel issu d’huile de palme figure ADM, le plus grand producteur mondial.
Le gouvernement allemand veut amener le taux d’incorporation d’agrocarburants à 17% en 2020. Le chancelier Merkel espère ainsi éviter 9 millions de tonnes de CO2 par an. Or, compte tenu des capacités limitées de cultures de colza en Allemagne, de très importantes importations seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 17 % en 2020. Les scientifiques ont calculé qu’il faudrait 423 ans pour compenser, avec l’utilisation de l’huile de palme, les émissions de CO2 issues de la déforestation réalisée pour le produire en Indonésie.
Les politiques publiques de soutien aux agrocarburants doivent être revues.