Le bateau à ordures nucléaires arrive !
Paris, le 21 janvier 2010 – Le Kapitan Kuroptev, navire battant pavillon maltais et appartenant à une compagnie russe fera escale à Cherbourg le lundi 25 et mardi 26 janvier. Il vient pour charger une cargaison de déchets français d’uranium. Le Navire prendra ensuite la direction de Saint Petersburg… Depuis des années Greenpeace dénonce l’exportation de déchets nucléaire vers la Russie, c’était déjà ce navire que l’association avait bloqué en décembre 2005 dans le port du Havre.
« L’attitude irresponsable d’Areva et EDF depuis quelques temps confirme le fait qu’on ne doit pas leur faire confiance. Le couple est en pleine crise sur le devenir des poubelles, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire de Greenpeace France. Que ce soit le retraitement à la Hague qui coûte extrêmement cher, qui pollue de manière irréversible l’environnement et qui augmente considérablement le volume des déchets nucléaire ou que ce soit des exportations vers la Russie, loin d’être un cycle le nucléaire est une voie sans issue ! »
Areva et EDF : un débat qui fait tâche…
Aujourd’hui on a pu lire que le comité de groupe d’Areva dénonce les contrats d’EDF en Russie. Il accuse l’électricien français de ne pas respecter les accords internationaux de non prolifération nucléaire. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Areva aussi exporte des milliers de tonnes de déchets vers la Russie et extrait en permanence dans son usine de la Hague du plutonium, matière première de la bombe nucléaire, ajoute Yannick Rousselet. Nous n’en demandions pas tant, les deux amants se jettent maintenant à la figure les arguments que nous leur reprochons depuis des années. Enfin la vérité va peut-être éclater sur l’arnaque permanente du nucléaire ! »
Un problème connu et récurrent
Depuis la diffusion en octobre dernier du documentaire d’Arte sur la problématique des déchets nucléaires partout dans le monde et plus particulièrement sur leur exportation de France vers la Russie, la polémique fait rage.
Le HCTISN (Haut Comité sur la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire) a été officiellement saisi par le ministre Jean-Louis Borloo et l’Office Parlementaire des Choix Technologiques afin de tenter de faire la lumière sur le trafic du couple AREVA/EDF. Cet organisme doit rendre ses conclusions en février.
Greenpeace et le public mobilisés
En attendant Greenpeace demande au ministre de faire appliquer un moratoire sur ces envois et fait tout son possible pour que ce moratoire soit appliqué.
On a pu le voir notamment en décembre dernier quand Yannick Rousselet s’est attaché à la voie de chemin de fer à Cherbourg pour empêcher l’arrivée du train convoyant les déchets nucléaires au port pour qu’ils soient ensuite embarqués sur un bateau en partance pour la Russie.
Greenpeace a aussi lancé un appel au public pour obtenir un moratoire de la part du ministre de l’écologie et du développement durable en lui proposant de lui écrire directement une lettre
Le ministre a ainsi déjà reçu plus de 5600 lettres.
L’association ne compte pas s’arrêter là et fera tout ce qui est en son pouvoir pour que ce scandale de l’exportation de déchets nucléaires s’arrête au plus tôt…
« L’importation et l’exportation de déchets nucléaires sont interdits par la loi française, malgré cela les industriels continuent d’organiser leur sale business en toute impunité. On ne peut pas les laisser faire tout ce qu’ils veulent, le pouvoir politique doit agir pour qu’Areva et EDF respectent la loi ! » indique Yannick Rousselet.