La France, mauvais élève européen sur le thon rouge ?

Océans

Paris, 4 mars 2010 – Alors qu’une très grande majorité de pays européens soutient un classement du thon rouge en annexe 1 à la réunion de la Cites qui s’ouvre la semaine prochaine, les négociations entre les 27 états membres semblent achopper sur le délai proposé par la Commission. La France a un rôle clé dans ces négociations.

La majorité des pays européens veut une annexe 1 sans conditions
Le Royaume Uni a rendu ces derniers jours sa position officielle : le pays soutient un classement en annexe 1, sans délai, pour assurer la sauvegarde du thon rouge. 21 pays sur les 27 états membres de l’Europe sont alignés sur cette position. Après le vote du Parlement européen, puis la proposition de la Commission, pour un classement du thon rouge en annexe 1 sous un délai de 12 mois, c’est au Conseil des ministres européens d’arriver à dégager une position commune, traditionnellement prise à l’unanimité. Des pays pêcheurs, comme la France, peuvent très vite faire pencher la balance.

La France, fausse note du concert européen
La France, elle supporte une position plus faible, pour une interdiction du commerce international, qui n’entrerait en vigueur que dans 18 mois. Cette position risque de bloquer le processus au niveau européen. Nos dirigeants prétendent être pour la sauvegarde de l’espèce, mais c’est aujourd’hui qu’il faut agir pour que le thon rouge soit sauvé, dans 12 ou 18 mois ce sera trop tard. La majorité des pays l’ont bien compris. Alors à quoi joue la France ? Pourquoi rester entre deux eaux et ne pas s’engager réellement pour le thon rouge ?

La France pourrait porter la responsabilité du naufrage
Soit la France soutient un classement sans condition avec les autres pays européens, soit elle devra assumer sa responsabilité dans le blocage entre les 27 états membres, et portera la responsabilité d’une abstention européenne à la Cites. En effet, si les 27 n’arrivent pas à un accord de façon unanime, le risque est de ne pas pouvoir porter de position commune à la Cites. Et sans soutien de l’Europe, l’annexe 1 a peu de chances d’être adoptée, ce qui équivaudrait à signer l’arrêt de mort du thon rouge… Alors même que quasiment tous les pays européens sont favorables à un classement en annexe 1 !