Herbiers de posidonie en danger : Greenpeace réclame à l’UE une enquête sur l’échec de leur protection.
Paris, 26 mai 2009 – Greenpeace a déposé une réclamation à l’encontre de la Commission européenne demandant le renforcement des lois sur la protection des herbiers de posidonie en Méditerranée. Greenpeace a fourni des preuves attestant les infractions des autorités françaises, grecques, italiennes et espagnoles aux réglementations de la communauté européenne concernant la protection des herbiers de posidonie.
« Chaque fois qu’un herbier de posidonie est endommagé ou détruit, c’est un maillon essentiel de l’écosystème méditerranéen que nous perdons. Les herbiers de posidonie sont non seulement des habitats et des nurseries qui assurent une protection pour plus d’un millier d’espèces marines mais sont aussi une source principale de production d’oxygène, il est donc indispensable de protéger cette herbe sous marine endémique de la Méditerrané. » commente François Chartier, chargé de campagne Océan pour Greenpeace France
L’herbier méditerranéen Posidonia oceanica, souvent évoqué comme la forêt de la mer, est considéré comme l’une des espèces les plus importantes de l’habitat méditerranéen. En plus de son rôle clé dans l’écosystème, l’herbier de posidonie protège les côtes de l’érosion et génère environ 14 litres d’oxygène au quotidien pour chaque m2 d’herbier. Plus de 1 200 espèces différentes vivent et dépendent de la posidonie.
Bien que l’espèce soit reconnue comme un habitat prioritaire par l’Union Européenne, il existe un déclin significatif et généralisé dans le bassin de la Méditerranée dû à la pollution, au développement côtier, aux activités de pêche, au changement climatique et aux espèces invasives. Avec une espérance de vie très longue, une croissance lente et une faible reproduction, la perte de l’herbier de posidonie doit être envisagé comme irréversible tant le renouvellement de cette espèce est long (plusieurs siècles).
« L’Espagne, la France, l’Italie et la Grèce ont échoué dans la protection de ces aires de conservation et ont souvent permis des pratiques de pêche destructrices dans ces zones de frai et de nurserie. » explique Saskia Richartz, conseillère politique pour Greenpeace à Bruxelles « notre procédure, qui met en lumière l’ampleur de l’inaction des gouvernements, vise à responsabiliser la Commission européenne afin que les lois soient appliquées. »
La Méditerranée a, de toute urgence, besoin d’un réseau ambitieux de réserves marines qui protègera efficacement les habitats vitaux, permettant un renouvellement des stocks surpêchés et renforcera la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques. Les herbiers de posidonie doivent faire partie intégrante de cette composante.
Télécharger le dossier complet de la réclamation (en anglais)