Greenpeace multiplie les actions contre l'exploitation des sables bitumineux canadiens en Alberta

Climat

Paris, le 5 octobre 2009 : Après plus de 24 heures de blocage d’une usine du Groupe Shell à Fort Saskatchewan dans l’Alberta, les 13 militants de Greenpeace qui occupaient encore le site ont été délogés et arrêtés par la police ce dimanche 4 octobre à 5 heures du matin (heure locale). Greenpeace enchaîne depuis 3 semaines les actions pour dénoncer la scandaleuse exploitation des sables bitumineux dans l’Alberta au Canada. Des militants venus de France, du Brésil, du Québec ou d’Australie ont successivement occupé et bloqué deux mines à ciel ouvert exploitant les sables bitumineux avant cette usine Shell.
Les sables bitumineux, c’est un bitume très visqueux, mélangé à du schiste et du sable à partir duquel –à l’issu d’un processus long et complexe- on extrait du pétrole.

Les sables bitumineux : un crime climatique et environnemental absolu

« Les sables bitumineux, c’est la façon la plus sale et la plus chère d’extraire et de produire du pétrole, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne Energie chez Greenpeace France. La production d’un baril de pétrole à partir de ces sables émet 3 à 5 fois plus qu’un baril de pétrole conventionnel. L’exploitation de ce pétrole nécessite un gaspillage ahurissant d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et d’eau. C’est un véritable crime contre le climat dans lequel investissent de nombreux groupes pétroliers ! tempête Yannick Rousselet.
En Alberta, l’exploitation des sables bitumineux a déjà dévasté plus de 3000 km² de forêt boréale, créé d’immenses lacs de déchets miniers, pollué de nombreuses rivières, etc.

A dix semaines de Copenhague : un crime qui compromet tout effort des Etats

Dans dix semaines, les chefs d’Etat du monde entier se retrouveront à Copenhague pour tenter de trouver un accord pour lutter contre les changements climatiques et donner une suite au protocole de Kyoto. « Comment lutter efficacement contre les changements climatiques si l’on laisse des groupes pétroliers, des Etats, et des intérêts économiques divers investir dans une telle catastrophe environnementale et climatique, s’interroge Yannick Rousselet. Tout accord pris Copenhague serait sapé si les investissements et les projets de développement des sables bitumineux au Canada et dans le monde se poursuivent. Alors qu’on nous parle sans relâche de « moralisation » du capitalisme, il faut aussi que les chefs d’Etats se positionnent contre les pratiques irresponsables des intérêts économiques privés », conclut Yannick Rousselet.