Glyphosate : Greenpeace appelle le gouvernement français à s’opposer fermement à sa réautorisation

Agriculture

Alors que les 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) n’ont pas trouvé d’accord sur le renouvellement de l’autorisation d’utilisation du glyphosate pour 10 ans, Greenpeace France demande à E. Macron de refuser fermement et sans ambiguïté la réautorisation de cet herbicide dans l’Union européenne, en raison de ses probables impacts sur la santé humaine et l’environnement.

L’échec des discussions sur le glyphosate donne à la France l’opportunité d’agir !, interpelle Ariane Malleret, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. Le gouvernement français défend une réautorisation pour une durée moins longue et avec des restrictions d’usages : ces propositions sont ridicules et largement insuffisantes face aux risques associés à l’utilisation de cette molécule. Emmanuel Macron avait promis en 2017 de sortir du glyphosate sous trois ans. Il doit tenir ses promesses et écouter les avis scientifiques en se positionnant fermement contre la réautorisation du glyphosate afin de protéger l’environnement et la santé humaine, et engager la transition agroécologique. Cette sortie doit être accompagnée par l’Etat pour la rendre possible pour les agriculteurs et agricultrices.”

De nombreuses études scientifiques pointent les risques liés à cette substance : 

  • Dès 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate « cancérogène probable » pour les humains [1]. 
  • En 2021, l’Inserm a conclu que le glyphosate « semble présenter » des propriétés de perturbation endocrine [2]. 
  • Début septembre 2023, une nouvelle étude met en évidence le lien entre l’exposition au glyphosate et un marqueur biologique de dégâts neurologiques [3].
  • Cette semaine, la Commission d’indemnisation des enfants victimes d’une exposition prénatale aux pesticides a rendu un avis qui établit, pour la première fois en France, un lien de causalité entre malformations et exposition prénatale au glyphosate [4].

De même, un récent rapport de Générations Futures a révélé d’importantes différences d’analyses entre la recherche médicale française (Inserm) et les agences d’évaluations européennes (EFSA et ECHA). Les avis rendus par ces agences réglementaires ne prennent pas en compte un certain nombre d’études scientifiques sur les effets négatifs du glyphosate, notamment sur la reproduction humaine [5].

Greenpeace rappelle qu’une agriculture sans glyphosate existe d’ores et déjà : de nombreux agriculteurs et agricultrices n’utilisent pas cet herbicide, notamment en agriculture biologique dont le cahier des charges proscrit l’utilisation des pesticides de synthèse. 

Les Etats membres doivent de nouveau se réunir en comité d’appel courant novembre pour un probable vote.

 

Notes aux rédactions : 

[1] CIRC / OMS : https://www.iarc.who.int/featured-news/media-centre-iarc-news-glyphosate/ 

[2] https://presse.inserm.fr/publication-de-lexpertise-collective-inserm-pesticides-et-effets-sur-la-sante-nouvelles-donnees/43303/

[3] https://www.nature.com/articles/s41370-023-00594-2#:~:text=Results,higher%20levels%20of%20neuroaxonal%20damage 

[4] https://www.marianne.net/politique/union-europeenne/glyphosate-ces-nouvelles-revelations-qui-rebattent-les-cartes-avant-la-decision-de-lue-le-13-octobre 

[5] https://www.generations-futures.fr/actualites/glyphosate-inserm-agence/