GIEC : il est urgent d'agir pour le climat en Russie, en Arctique et ailleurs

Climat

Paris, le 27 septembre 2013 – Comme dans des dizaines de pays dans le monde, Greenpeace France manifeste pacifiquement cet après-midi à 15h devant l’ambassade de Russie pour demander la libération des 30 militants de l’organisation détenus en Russie. Parmi eux figure Francesco Pisanu, un matelot français, engagé sur les bateaux de Greenpeace depuis des années.

Des défenseurs du climat en prison, quand les changements climatiques s’accélèrent
Aujourd’hui, le panel intergouvernemental pour les changements climatiques a approuvé la première série de quatre rapports qui vont constituer le 5ème rapport du GIEC. Ce rapport est un signal d’alarme sur la gravité grandissante des impacts des changements climatiques. Il montre aussi que l’on peut encore agir pour éviter le chaos climatique absolu.

« La seule réponse à un tel avertissement passe par des mesures et une action immédiates. Malheureusement, ceux qui tentent d’agir sont en prison en Russie, alors que les responsables de la catastrophe en cours sont protégés par les gouvernements dans le monde entier », explique Anne Valette, chargée de campagne climat-énergie pour Greenpeace France.

Hier, le tribunal de Mourmansk a ordonné la mise en détention préventive pour deux mois de 20 militants de Greenpeace ainsi que d’un photographe et d’un cameraman free lance. Huit autres militants sont détenus pour 3 jours avant une nouvelle audience. Les autorités russes les accusent de piraterie, ce que Greenpeace récuse complètement. Leur mise en détention fait suite à une action de protestation non violente menée contre un projet de forage en Arctique du géant Gazprom.

« Nous nous rapprochons dangereusement du point de non-retour sur les changements climatiques, poursuit Anne Valette. L’Arctique est au centre de la catastrophe planétaire qui se déroule lentement devant nos yeux. Il en est un symptôme en fondant, un accélérateur en étant la cible de la voracité des groupes pétroliers ou gaziers. Pourtant, partout des militants comme nos activistes se lèvent. L’âge des énergies fossiles touche à sa fin. La seule question c’est : combien de temps nous reste-t-il ? »

Dans la décennie passée, la calotte glacière du Groenland a fondu six fois plus vite en moyenne que la décennie précédente tandis que l’antarctique fond cinq fois plus vite. Depuis 1993, le niveau de la mer a augmenté en moyenne deux fois plus rapidement que lors du siècle passé tandis que le niveau de glace de l’Arctique a fondu beaucoup plus rapidement que prévu.

Une des conclusions du rapport du GIEC : nous avons encore le choix
Le GIEC émet différentes hypothèses pour les émissions de gaz à effet de serre et leur impact potentiel. Le scénario qui verrait l’augmentation moyenne des températures rester sous la barre des 2°C implique que les émissions de gaz à effet de serre cessent d’augmenter à partir de 2020 et atteigne un niveau zéro à l’horizon 2070.

« Une des conclusions qu’on peut tirer de ce rapport, c’est en tous cas que nous avons encore une chance, que nous avons encore le choix ! Ou bien nous poursuivons la fuite en avant en allant chercher et en brulant les dernières ressources d’hydrocarbure comme en Arctique, où nous prenons un virage différent en misant enfin complètement sur les énergies renouvelables et un avenir meilleur que celui qui s’annonce si rien n’est fait », conclut Anne Valette.