Exportation de déchets nucléaires en Russie : en mer du Nord, Greenpeace interpelle le Kapitan Kuroptev

Climat

Paris, 8 avril 2010 – Vers 14h30, en mer du Nord, au large des côtes belges, deux activistes de Greenpeace ont réussi à accrocher une bannière sur les flancs du Kapitan Kuroptev, navire transportant les déchets nucléaires français, qui a quitté le port du Havre hier à 22 heures, en direction de la Russie. Cette bannière portait le message « La Russie n’est pas une poubelle ».

Greenpeace mobilisée à terre et en mer
Après avoir perturbé le convoi ferroviaire de déchets par deux fois à terre, à son départ de Pierrelatte mardi 6 avril, puis dans le port du Havre le lendemain, Greenpeace se mobilise en mer. L’Esperanza, l’un des bateaux de Greenpeace, suit ainsi le cargo jusqu’à Saint-Pétersbourg, sa destination en Russie.

Areva a obtenu le 6 avril un référé qui empêche Greenpeace d’approcher, sur le territoire français, près du convoi de déchets et du Kapitan Kuroptev. Dans les eaux belges, aucune restriction ne s’applique, Greenpeace a donc demandé au Kapitan Kuroptev de rentrer en France et d’y ramener les déchets nucléaires d’Areva et d’EDF. Deux activistes ont ensuite accroché une banderole sur le bateau, avec le message « La Russie n’est pas une poubelle ».

30 000 tonnes de déchets nucléaires abandonnées en Russie
Depuis 2006, 33 000 tonnes d’uranium ont été exportées en Russie. Areva et EDF prétendent que cet uranium est envoyé en Russie pour être enrichi et retourné en France. Ils mentent. Un rapport officiel le prouve (voir https://www.greenpeace.fr/rapport-dechets-russie).

Selon ce rapport, sur les 33 000 tonnes expédiées en Russie, 3 000 seulement ont fait le trajet retour : 30 000 tonnes de déchets nucléaires ont donc été abandonnés dans les plaines de Sibérie.

« Areva et EDF pensent que c’est en camouflant le problème, en le faisant glisser hors de nos frontières, comme en Russie, qu’ils vont régler la gestion des déchets nucléaires et réussir à faire croire que c’est une énergie propre et sûre, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. C’est un grossier mensonge ! Greenpeace demande un moratoire sur ces exportations, maintenant. »

Un scandale qui prend de l’ampleur auprès du public
Le grand public se mobilise avec Greenpeace pour faire cesser ces exportations de déchets nucléaires vers la Russie. Sur https://www.greenpeace.fr/stop-nucleaire, les internautes peuvent envoyer une lettre directement à Jean-Louis Borloo pour lui demander un moratoire immédiat sur ces exportations. Le ministre français de l’Écologie et de l’Énergie a ainsi reçu plus de 29 000 demandes de moratoire.

En Russie, les internautes peuvent aussi écrire directement à Jean-Louis Borloo sur http://www.greenpeace.org/russia/ru/1304563/ et ils sont déjà nombreux à l’avoir fait…

La mobilisation s’internationalise et s’intensifie contre ces exportations scandaleuses de déchets nucléaires.