Électricité : quelles régions sont les plus vertes ?

Nucléaire

Greenpeace France dévoile aujourd’hui son premier classement des régions en fonction de leur dynamique de sobriété énergétique et de conversion vers une électricité 100% renouvelable.

L’échec ou la réussite de la transition énergétique française dépend largement des régions. En effet, elles planifient, accompagnent et financent des projets d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables. A quelques jours des élections régionales, Greenpeace France fait le bilan des ambitions affichées par les responsables régionaux dans ces domaines et évalue le chemin parcouru.

Le classement proposé par Greenpeace examine quatre critères clés : réduction de la consommation électrique, développement de l’éolien terrestre, de l’éolien en mer et du photovoltaïque. Pour comparer entre elles des régions aux profils variés, Greenpeace France a déterminé des trajectoires – baptisées “SobRE” – qui tiennent compte de la démographie, de l’industrialisation, du potentiel de production renouvelable de chaque région et qui permettent à la France de produire et de consommer une électricité 100% renouvelable à l’horizon 2050.

Aucune région n’a encore pleinement activé la combinaison gagnante dans laquelle les efforts de sobriété énergétique permettent de couvrir nos besoins avec un déploiement raisonnable des différentes énergies renouvelables. « Même en électrifiant les usages, tels que le transport, il est possible de stabiliser la consommation d’électricité en rénovant efficacement les bâtiments ou en limitant le recours à la voiture individuelle. Contrairement aux idées reçues, il ne sera jamais nécessaire de couvrir un territoire d’éoliennes pour faire du 100% renouvelables », analyse Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France.

La région Grand Est fait figure d’exemple à suivre, avec ses très bons résultats sur l’éolien terrestre et la réduction de la consommation électrique, quoique tempérés par des lenteurs dans le développement du solaire.

Tout en bas du classement se trouvent des régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne, qui ont accru leur consommation d’électricité entre 2013 et 2019 et ont très peu développé leur production renouvelable, quelle que soit la source. « Ce qui se passe en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bretagne actuellement est un énorme gâchis, qui menace la transition énergétique au niveau national tant le potentiel de ces deux régions est important », se désole Nicolas Nace.

Le solaire reste largement boudé par les régions. Certaines, comme les Hauts-de-France, lui ont préféré l’éolien terrestre, au risque de la saturation. Rare exception sur le solaire, la Nouvelle-Aquitaine semble avoir pris la mesure de ses ressources et se trouve sur une trajectoire encourageante.

Malgré des profils et des capacités variées, toutes les régions françaises peuvent contribuer à la transition énergétique en misant sur les économies d’énergie, encore trop souvent négligées. « Que ce soit pour la réduction de la consommation, l’éolien terrestre ou le solaire, des dynamiques vertueuses sont à l’œuvre dans quelques régions, démontrant que les transformations dont nous avons besoin sont réalisables. Les prochains responsables politiques régionaux devront s’en inspirer et passer à la vitesse supérieure », conclut Nicolas Nace.

Notes aux rédactions 

Des analyses et graphiques région par région sont disponibles ici.

La méthodologie et le détail de la construction des trajectoires SobRE sont disponibles ici. L’outil de paramétrage des trajectoires SobRE, incluant l’ensemble des données utilisées, est en accès libre ici.