Date butoir du 31 janvier : le « pseudo accord » de Copenhague conduit la planète vers une augmentation de 3°C

Climat

Paris, le 1er février – C’était hier, 31 janvier, que les pays soutenant l’ « Accord de Copenhague » devaient rendre publics leurs objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’échéance 2020. Un mois après le Sommet, aucun gouvernement n’a rehaussé ses ambitions, répétant les mêmes erreurs qui nous ont amenées au fiasco de Copenhague. Cette première étape interroge sur l’utilité même du processus et confirme le risque d’une augmentation des températures au-delà de la limite des 2°C établie par la communauté scientifique.

Le 31 janvier était le premier rendez-vous de l’après Copenhague fixé par le plan d’action concocté par les principaux pollueurs de la planète en décembre dernier. Le résultat est pour le moins inquiétant, dans la mesure où il ne marque aucune avancée dans les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre publiés par les pays industrialisés. Les annonces de la semaine dernière ne sont qu’un recyclage des objectifs annoncés avant même Copenhague. « Aucun progrès, aucune contrainte. L’échéance du 31 janvier n’est qu’une vaste opération de relations publiques pour les gouvernements qui tentent de revendre leurs vieilles annonces… C’est à se demander à quoi sert ce processus ! », s’interroge Karine Gavand, chargée de campagne climat pour Greenpeace France.

Et les objectifs affichés conduisent la planète vers une augmentation des températures moyenne d’environ 3°C en comparaison avec la période « pré-industrielle », ouvrant la voie à une véritable catastrophe climatique. Greenpeace publie un rapport qui examine plus en détail les implications de telles augmentations de températures et leurs conséquences sociales, économiques et environnementales.

« Les pays qui soutiennent l’accord de Copenhague, refusant de tirer les leçons de l’échec de décembre dernier, ont pris des engagements – qui ne les engagent pas vraiment – nous orientant vers une intensification dramatique des changements climatiques », explique Karine Gavand. « La date du 31 janvier n’est qu’une première occasion pour tenter de recycler les objectifs désespérément hors sujet des grands pays pollueurs. Ils tentent de faire avaler ce non-accord de Copenhague aux pays les plus vulnérables et aux millions de personnes qui se sont mobilisées pour le climat en 2009 », poursuit Karine Gavand.

Les objectifs des pays industrialisés aboutissent à une réduction de 11 à 19% de leurs émissions. Les îles Marshall, parmi les plus petites îles du Pacifique, ont annoncé -comme un pied de nez aux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre- qu’ils allaient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2020. C’est précisément ce qui est exigé des pays industrialisés par la science du climat pour rester sous la barre des 2°c. Les îles Marshall sont à seulement 2 mètres au dessus du niveau de la mer et sont en grand danger si le réchauffement climatique et la hausse du niveau des océans se confirment et s’intensifient.

La faiblesse des objectifs de réduction d’émissions et l’absence de contraintes pesant sur les pays signataires de l’ « Accord de Copenhague » ne peuvent que laisser perplexe quant au respect des autres engagements : les financements de l’adaptation aux conséquences des changements climatiques pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables et l’atténuation de l’impact des pays en développement sur le dérèglement du climat. « Le processus politique qui préside à la lutte contre les changements climatiques doit revenir dans le giron des Nations Unies. Mais pour l’heure, nous sommes consternés par l’attitude du numéro 1 de l’ONU sur le climat, comme par le ministre du gouvernement danois, qui minimisent déjà les ambitions de l’année. Les Nations Unies doivent redoubler d’efforts pour conclure le Traité dont le monde a désespérément besoin au Mexique », conclut Karine Gavand.