Crise énergétique : N’attendons pas les coupures de courant, éteignons dès maintenant et définitivement les écrans
Alors que la température baisse, l’État se mobilise pour anticiper les possibles coupures de courant. Ce mercredi, des circulaires ont été envoyées aux préfets pour préciser les modalités des coupures au niveau local et présenter des « schémas de délestage ». Le 9 décembre, un exercice de simulation grandeur nature est prévu par Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et Enedis avec les préfectures. Ce plan d’urgence complexe comporte des mesures pour identifier et protéger les personnes vulnérables, notamment celles qui dépendent d’appareils électriques pour vivre. La possibilité de fermer les écoles le matin a été mise sur la table hier par le ministre de l’Éducation nationale.
Dans le même temps, les écrans publicitaires continuent à être éclairés toute la journée dans les transports en commun, les gares, les centres commerciaux, les rues et les vitrines des magasins. Alors même que nous vivons sous la menace de coupures programmées d’électricité, ils continuent à donner l’illusion d’une énergie abondante. Plus que jamais, ils apparaissent comme une absurdité, une incohérence, une injustice sociale.
Peut-on décemment préparer des personnes vulnérables à des coupures de courant, envisager la fermeture des écoles, alors même que l’on gaspille l’électricité pour afficher des campagnes publicitaires dans les gares sur des dizaines d’écrans d’affilée ?
Dès septembre, au moment de la préparation du plan sobriété, nos associations se sont mobilisées, aux côtés de 27 personnalités, pour demander : « Monsieur le Président, éteignez les écrans ». La pétition mise en ligne a, depuis, recueilli plus de 51 000 signatures.
Sur les réseaux sociaux, les citoyen·ne·s se mobilisent continuellement pour dénoncer l’absurdité des écrans publicitaires face à l’urgence écologique, sociale et énergétique, face aux mesures du plan sobriété. Depuis des années, des collectifs, des associations ainsi que la Convention citoyenne pour le climat demandent d’agir face à leur prolifération.
L’action du gouvernement n’est toujours pas à la hauteur : l’extinction des enseignes et publicités lumineuses entre 1h et 6h du matin est une réponse nécessaire mais dérisoire, l’extinction des écrans publicitaires en cas de délestage, évoquée par Agnès Pannier-Runacher, n’est qu’une solution d’urgence trop tardive. Interrogée en conférence de presse sur notre pétition le 14 septembre, la ministre a démontré une fois de plus que le gouvernement ne souhaite pas se doter d’un plan de sobriété cohérent, en anticipation, à la fois juste écologiquement et socialement.
C’est pourquoi nous demandons à nouveau au gouvernement de prendre ses responsabilités. N’attendons pas les coupures de courant, éteignons dès maintenant et définitivement les écrans.