Copenhague : les négociations sont en crise. Greenpeace accuse les États-Unis

Climat

Copenhague, le 16 décembre 2009 – Alors que les ministres ont pris la main sur les discussions de Copenhague, les négociations patinent toujours et encore. Les États-Unis bloquent les discussions et vident de leur contenu les textes qui sont sur la table. Et les citoyens sont exaspérés.

Les États-Unis prennent en otage les négociations
Greenpeace condamne l’attitude du pays le plus riche du monde, le premier pollueur historique, qui enraye et torpille les négociations sur le climat de l’Onu. Ils font tout pour durcir les obligations des pays en développement, tout en se soustrayant eux-mêmes à toute contrainte. Ils vident les textes de tout objectif chiffré, mettent tout entre crochets, etc.

« Les négociateurs de Barack Obama ressortent les ficelles utilisées par leurs prédécesseurs sous la houlette de George W. Bush. C’est inacceptable, les États-Unis prennent en otage ces négociations et l’Europe fait le dos rond, déclare Karine Gavand. Les négociateurs et les ministres semblent avoir laissé chez eux leur volonté politique. Espérons qu’il n’en sera pas de même des chefs d’État et que ceux-ci viennent à Copenhague avec des engagements ambitieux dans leurs bagages. »

Exclusion des observateurs indépendants
Dès demain, les délégations des ONG seront réduites à peau de chagrin. Ce matin, les représentants des Amis de la Terre et d’Avaaz n’ont pas été autorisés à entrer dans le centre de conférences, mesure de rétorsion suite à une interpellation pacifiste organisée par ces deux associations envers la délégation européenne. Greenpeace, WWF et le Réseau Action Climat international ont officiellement demandé à la présidence danoise et au secrétariat des Nations unies de d’autoriser les Amis de la Terre et Avaaz à entrer dans le Bella Center.

« Quand il s’agit de réduire le nombre de représentants de la société civile, ces gens-là savent se montrer ambitieux, rapides, efficaces. Dommage qu’il n’en soit pas de même quand il s’agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre, déplore Pascal Husting. Ici, les négociations patinent, les ONG et les pays en développement s’exaspèrent. Et dehors, le peuple gronde… »

Les négociations patinent, les citoyens s’exaspèrent
Le Bella Center s’est transformé en camp retranché et la conférence de Copenhague prend des allures de G8. Greenpeace fait pression sur les négociations à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du centre de conférences.

Greenpeace est une organisation de défense de l’environnement pacifiste et non-violente. Elle appelle les manifestants au calme mais aussi les négociateurs à entendre l’exaspération des pays africains, des États insulaires du Pacifique, des représentants des ONG, des citoyens qui tous réclament un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant, qui permette de sauver le climat et de maintenir la hausse des températures sous la barre des 2° C.

« Pour avoir une chance d’obtenir cet accord, les États-Unis et l’Europe doivent enfin afficher enfin des objectifs contraignants et ambitieux de réduction de leurs émissions et mettre sur la table l’argent nécessaire à la lutte contre les changements climatiques. Et Greenpeace va tout mettre en œuvre pour faire avancer les choses dans ce sens, conclut Karine Gavand. D’ici demain soir, l’Union européenne doit annoncer qu’elle s’engage unilatéralement et sans condition à réduire des émissions d’au moins 30 % d’ici à 2020. »