Carrefour et l’étiquetage « nourri sans OGM » : une première pour la grande distribution en France

Agriculture

Paris, le 25 octobre – Le groupe Carrefour lance ce mardi un étiquetage « Nourri sans OGM » pour 300 références alimentaires de produits animaux dans tous ses magasins en France. Cela concernera tous les produits Engagement Qualité Carrefour, comme le porc, le veau, volailles, œufs ou poissons d’élevage.

Greenpeace se félicite de cette initiative, qui fait écho aux différents guides publiés depuis des années par Greenpeace sur les « produits avec ou sans OGM » et qui palliaient l’absence totale de transparence et d’information sur cette question.

« Dans la logique des « guides des produits avec ou sans OGM », nous sommes en contact régulier avec Carrefour, dont les produits figuraient dans les produits « verts » donc sans OGM sur nos listes. Là, l’engagement du groupe pour une information plus transparente pour les clients en matière de présence ou non d’OGM dans l’alimentation animale devient très concret » explique Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace France.

Un effet domino pour un étiquetage généralisé ?
Cette décision d’étiqueter ces produits animaux renvoie au flou de la législation sur l’étiquetage et la définition du « sans OGM ». Un décret est d’ailleurs désespérément attendu sur cette question, depuis le vote de la loi OGM en 2008, et on peut espérer que l’initiative de Carrefour poussera (forcera ?) le gouvernement à avancer sur la question de l’étiquetage des produits animaux.

« Aujourd’hui, concrètement, pour être certains de consommer des produits issus d’animaux nourris sans OGM, les consommateurs n’ont d’autre choix que les produits bio. Pour le reste, c’est l’inconnu, poursuit Arnaud Apoteker. Les français sont très largement opposés aux OGM, à leur présence dans les champs et dans leur assiette, directement ou indirectement. Cette initiative est donc intéressante et nous espérons qu’elle en entraînera d’autres dans la grande distribution et l’industrie agroalimentaire. »

De même, si ces 300 références « nourris sans OGM » représentent un pas important, Carrefour doit aller beaucoup plus loin et garantir l’absence d’OGM pour tous ses produits à marque distributeur et dans tous les pays où le géant de la distribution possède des magasins.

Dans l’attente du décret du gouvernement sur la définition et l’étiquetage des produits animaux « sans OGM », des marques connues comme « les poulets de Loué » ou les beurres d’Echiré avaient déjà courageusement étiqueté leurs produits en les garantissant « sans OGM ». La décision de Carrefour devrait permettre d’augmenter considérablement la visibilité de l’offre de produits « sans OGM » et de pérenniser les approvisionnements en soja non OGM.

« Aujourd’hui, via les importations massives notamment du continent américain, les filières animales françaises sont très fortement contaminées par la présence d’OGM sans que le grand public ne le sache, explique Arnaud Apoteker. Les filières « sans OGM » sont celles qui subissent le surcoût lié à la ségrégation des filières et doivent donc tenter de valoriser ces efforts. On peut espérer que l’initiative de Carrefour aide suffisamment pour préserver et amplifier le poids des filières « sans OGM » en France. »