Bruxelles : Greenpeace dénonce la possible inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la Taxonomie

Nucléaire

Ce matin, des militants et militantes de Greenpeace Belgique ont installé un dinosaure géant devant le siège de la Commission européenne et du Conseil européen à Bruxelles, pour protester contre l’éventuelle inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, la classification de l’Union européenne des investissements considérés comme verts.

« Taxonosaure » mesure quatre mètres de haut, est fait de ferraille et peint avec des symboles d’avertissement radioactifs et des flammes de gaz bleu pour symboliser des énergies du passé qui n’ont pas leur place à l’heure de l’urgence climatique.
Des militants se tenaient devant le Taxonosaure avec des banderoles indiquant « LET GAS AND NUCLEAR GO EXTINCT » (“Laissons le gaz et le nucléaire disparaître ») et « STOP FAKE GREEN » (“Stop au faux vert”).

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A quelques semaines de la présidence française de l’Union européenne, la manœuvre de la France pour soutenir son industrie nucléaire en défendant le gaz fossile dans la taxonomie risque de saboter la transition énergétique européenne en mettant ces deux énergies polluantes au même niveau que les énergies renouvelables. Le nucléaire et le gaz ne sont pas des énergies vertes. Le gaz fossile contribue directement au dérèglement climatique. Le nucléaire est quant à lui trop cher, trop dangereux, générateur de déchets et trop lent à mettre en place pour répondre aux défis environnementaux« , souligne Roger Spautz, chargé de campagne Transition énergétique pour Greenpeace France Luxembourg.

Le gaz pourrait être aussi néfaste pour le climat que le charbon, notamment en raison des émissions de méthane sous-déclarées, alors qu’après soixante-dix ans, l’industrie nucléaire n’a toujours pas de solution pour gérer la montagne toujours croissante de déchets radioactifs. La Commission européenne devrait exclure totalement ces technologies des lignes directrices de l’UE en matière d’investissement durable« , ajoute Ariadna Rodrigo, représentante du bureau de Greenpeace auprès de l’Union européenne.

Les projets de la Commission européenne d’inclure le gaz fossile, l’énergie nucléaire et l’élevage intensif dans la taxonomie ont chacun fait l’objet de vives critiques, notamment de la part des gouvernements nationaux, des gestionnaires d’actifs, des organismes des Nations Unies, des groupes environnementaux, et même le groupe d’experts techniques de la Commission, qui a rédigé les recommandations techniques originales sur la taxonomie. Mais un groupe de pays pro-gaz et pro-nucléaire dirigé par la France semble avoir convaincu la présidente de la Commission Ursula von der Leyen d’inclure le gaz et l’énergie nucléaire dans la taxonomie.

Prochaines étapes

Une proposition doit être publiée par la Commission européenne dans les prochaines semaines. Elle sera ensuite discutée et approuvée au Conseil et au Parlement lors des mois suivants, avant une éventuelle entrée en vigueur en 2022.