Au Brésil, Greenpeace simule une marée noire devant le siège de Total
Un gigantesque baril de pétrole gonflable et une fausse marée noire de plus de 300m², c’est le cadeau de Greenpeace à Total. Après avoir simulé, en mars dernier, une marée noire à La Défense, les militants de Greenpeace interpellent cette fois la major pétrolière devant ses bureaux de Rio de Janeiro. Ces actions font suite au projet de Total de forer à quelques kilomètres du Récif de l’Amazone, un écosystème unique situé en face du Nord-Est du Brésil.
Au cours de l’action, une bannière portée par un drone a aussi été déployée devant le 19e étage du bâtiment où sont présents les bureaux de l’entreprise. Les salarié-e-s pouvaient y lire “Total, l’opinion publique dit non. Les scientifiques disent non. L’IBAMA dit non. Pas touche au Récif de l’Amazone !”.
L’IBAMA, l’agence environnementale brésilienne, a rejeté en août l’étude d’impact environnementale (EIA) proposée par Total pour obtenir l’autorisation de forer près du Récif de l’Amazone. Selon la présidente de l’IBAMA, le pétrolier français n’a pas fourni d’informations assez convaincantes sur les risques environnementaux du projet, rendant impossible l’attribution des licences. L’entreprise admettait elle-même dans son étude qu’une marée noire aurait 30% de risque d’atteindre le récif en cas de fuite, mais n’a pour autant pas renoncé à ses plans.
Depuis un an, plus d’1,3 million de personnes se sont mobilisées à travers le monde pour demander à Total et ses partenaires, dont BP, de renoncer à leur plan. La communauté scientifique s’est aussi prononcée en faveur de la protection du Récif de l’Amazone en rédigeant une lettre ouverte. Celle-ci soulignait que l’heure était à la recherche scientifique et non à l’exploration pétrolière.
“Plus d’un million de personnes, des dizaines de scientifiques et l’agence environnementale brésilienne ont déjà manifesté leur opposition à ce projet. Total persiste pourtant à vouloir forer près du Récif de l’Amazone, c’est absurde ! Il est temps pour Total de renoncer à ses plans. La quête effrénée de nouveaux gisements ne peut pas passer devant la protection d’un écosystème unique. Les pertes causées par une marée noire seraient inestimables, tant pour les populations locales que pour le récif.” souligne François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France.