Audition de B. Le Maire et E. Borne par les député-es : le chèque de plusieurs milliards à Air France et Renault n’est toujours pas vert

Elisabeth Borne et Bruno Le Maire étaient auditionnés cet après-midi par les député-es sur le soutien massif apporté à des entreprises dites “stratégiques”. A nouveau, les deux ministres ont tenté, sans grand succès, de repeindre en vert le chèque en blanc signé à Air France ou Renault. Pire, ils ont osé se féliciter de maintenir leurs stratégies climatique et énergétique, alors que le manque d’ambition de celles-ci ne permettra pas à la France de réduire suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre pour atténuer la crise climatique.

Pour Greenpeace, les beaux discours entendus aujourd’hui sur la sortie des énergies fossiles ou les bienfaits de la transition écologique dissimulent mal le refus du gouvernement d’inscrire dans la loi des objectifs climatiques contraignants pour les entreprises bénéficiant des aides d’Etat. Le “contrat” entre les entreprises et l’Etat mis en avant par le gouvernement ne répond pas aux exigences de transparence, de redevabilité et de contrôle démocratique.

Pour Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France, « à côté des solutions hypothétiques comme les avions zéro carbone, des fausses solutions comme les agrocarburants, Bruno Le Maire et Elisabeth Borne brandissent comme étendard écologique l’interdiction des vols d’Air France lorsqu’une alternative de moins de 2h30 existe en train. Réduire le trafic aérien est essentiel mais cette mesure n’a pas de sens si elle n’est pas étendue à l’ensemble des compagnies aériennes et à leurs différentes filiales. Pour l’instant, elle ne s’appliquerait qu’à un nombre très limité de vols, elle semble déjà minée par les exceptions (connexions avec des vols internationaux…), et se concilie mal avec l’annonce récente d’Air France de relancer des vols comme Paris-Bordeaux dès le 11 mai ».

Loin d’envisager la réduction de la production de certains secteurs pour répondre à l’impératif climatique, le gouvernement prête des milliards à Air France pour qu’elle puisse commander de nouveaux avions à Airbus et soutient Renault pour mettre des milliers de nouvelles voitures sur les routes, au lieu d’interroger leur modèle économique. Dans le même temps, le train, les transports publics ou le vélo doivent se contenter de miettes, alors qu’ils devraient être la priorité dans notre futur système de transports.