Arrivée du convoi de MOX au Japon. Greenpeace demande l’annulation du programme japonais

Climat

18 mai 2009, Tokyo/Paris – Les deux navires britanniques, le Pacific Pintail et le Pacific Heron, partis de Cherbourg le 5 mars dernier avec à leur bord 1,8 tonne de plutonium contenu dans 69 assemblages de combustibles Mox (mélange de plutonium et d’uranium), sont arrivés aujourd’hui au Japona au port Omaezaki. Greenpeace a protesté à l’arrivé du convoi, dénoncant le plus gros transport de plutonium jamais réalisé, pouvant permettre la fabrication de 225 bombes nucléaires.

Le Mox est destiné à trois compagnies électriques : Kyushu, Chubu, and Shikoku Electric Power. Les assemblages déchargés aujourd’hui sont destinés à la centrale nucléaire Hamaoka (unité 4) de Chubu Electric. Les navires continueront ensuite leur route pour livrer les centrales d’Ikata (unité 3) dans la préfecture d’Ehime et de Genkai (unité 3) dans la préfecture de Saga.

Greenpeace demande l’annulation du programme Mox japonais. Ce programme n’a jamais vraiment commencé compte tenu de l’accumulation d’échecs et de scandales depuis plus de 25 ans. Plusieurs voyages de matières fissiles ont déjà eu lieu vers le Japon, en 1984, 1992, 1999 et 2001, sous le prétexte d’utiliser le Mox comme carburant dans des réacteurs nucléaires. À chaque fois, le programme a échoué. Le Mox n’a jamais été utilisé et a fini stocké comme déchet radioactif…

Le 10 mai dernier, les ONG japonaises ont manifesté à Shizuoka et Saga. Elles ont aussi soumis une pétition au gouvernement japonais et rencontré des officiels du ministère de l’Economie, des affaires et de l’industrie, de la Commission de l’Energie Atomique, et du ministère de l’Education, des sciences et de la technologie.

Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées au passage des navires, comme Eni F.H. Faleomavaega (membre du Congres américain pour les Territoires américains Samoa) le 18 mai dernier devant la maison des représentants déclarant : « Comme d’habitude, la planification de ce dernier transport, le plus important jusqu’à présent, a été couvert par le sceau du secret sans consultation ou notification aux pays en-routes. Pourtant, tout accident impliquant ces navires pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’environnement et les populations de ces pays. (…) L’Europe, le Japon et tous les pays nucléaires devraient garde leurs matières et déchets nucléaires chez eux, et ne pas mettre en danger la vie des autres. »

C’est ça aussi, le nucléaire !
Lorsqu’on développe un programme nucléaire comme l’EPR, on construit des centrales, mais on produit aussi des centaines de tonnes de déchets radioactifs et des transports qui comportent des risques considérables de prolifération et de détournement des matières et de prolifération militaire. « Il y a quelques semaines deux satellites se sont percutés, deux sous-marins ultra-technologiques sont entrés en collision… Le plus improbable se produit malheureusement souvent ! s’indigne Frederic Marillier de Greenpeace France. Comment faire confiance à l’industrie nucléaire, qui assure prendre toutes les précautions de sécurité alors qu’en réalité ces transports sont très vulnérables ?»