AG d’EDF : Jean-Bernard Lévy doit la vérité aux actionnaires, aux salariés, et aux Français

Nucléaire

Paris, le 18 mai 2017 – Interpellé par les militants de Greenpeace au début de l’AG d’EDF, le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy a préféré faire la sourde oreille. Tout au long de son discours, il a continué de maintenir l’illusion sur les bonnes performances de l’entreprise. En réalité, l’exercice 2016 est fortement déficitaire et EDF est dans l’impossibilité financière de poursuivre son programme nucléaire.

La stratégie nucléaire mène EDF à sa perte

En plein discours de Jean-Bernard Lévy, les militants de Greenpeace ont diffusé un message sonore, rappelant aux actionnaires que si leur action a perdu 88 % de sa valeur en dix ans, c’est principalement à cause des investissements toxiques d’EDF dans le nucléaire. Dans ce message, ils exhortent le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, à enfin admettre que la stratégie nucléaire mène l’entreprise à sa perte. Trois militants de Greenpeace ont également déployé une banderole avec le message « Faillite – Sortez du nucléaire ».

Pour être un vrai acteur de la transition énergétique, EDF doit sortir du nucléaire

EDF est aujourd’hui dans une impasse financière : une dette faramineuse de 75 milliards d’euros, des résultats courants en baisse, un free cash-flow négatif sur les dix dernières années. Avec les conséquences que l’on connaît sur le cours de la bourse. EDF se retrouve par ailleurs fragilisée par sa décision de diffuser des informations trompeuses aux marchés. Le Parquet national financier ainsi que l’Autorité des marchés ont ouvert des enquêtes sur ses comptes.

Dans ce contexte, EDF n’a plus les moyens d’investir dans le maintien de la sûreté de son parc, ni dans le développement des renouvelables. Son retard est considérable en la matière.

En outre, la déclaration de Jean-Bernard Lévy au cours de l’assemblée générale sur le démarrage de l’EPR de Flamanville fin 2018 est une nouvelle fois trompeuse. L’entreprise a en effet formulé une demande de prolongation de chantier et obtenu un délai supplémentaire de trois ans, jusqu’en 2020. La fin de chantier est de toute façon hypothétique en raison des anomalies graves détectées sur la cuve de l’EPR et de son couvercle.

« Il est temps de dire la vérité aux actionnaires et aux salariés d’EDF, ainsi qu’aux Français. Non, EDF n’est en capacité ni technique, ni financière de poursuivre son programme nucléaire » commente Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie pour Greenpeace France.

Le « renouveau du nucléaire français » si cher à Monsieur Lévy est en fait une utopie. Elle vise à sauver à tout prix cette énergie sale et dangereuse plutôt que de préserver l’équilibre financier de l’entreprise ainsi que les emplois.

Pour qu’EDF devienne un vrai acteur de la transition énergétique, elle doit sortir du nucléaire pouvoir enfin investir dans les énergies renouvelables.