[ACTION] Greenpeace perturbe un rassemblement de gouvernements pro-nucléaires

Nucléaire

À deux mois de la COP28, l’Agence du nucléaire de l’OCDE et le gouvernement français organisent aujourd’hui et demain à Paris une Conférence internationale sur le nucléaire. Porte-flambeau de la relance de cette énergie en Europe, la France reçoit pendant deux jours au Château de la Muette (Paris 16è) les ministres de plus de 15 pays et des représentants de l’industrie nucléaire pour promouvoir et accélérer son développement dans le monde.

Devant le Château de la Muette, des activistes de Greenpeace France ont brandi ce matin des banderoles sur lesquelles était écrit “Nuclear energy : Climate distraction” ou encore “Nucléaire : diversion climatique”. Ils ont ensuite lancé des dispositifs sonores anti-intrusion sur le toit du bâtiment. L’objectif : perturber l’événement et dénoncer le greenwashing de la France, qui promeut l’énergie nucléaire dans un contexte de crise climatique. Or le nucléaire est une énergie trop lente à déployer, trop chère et trop vulnérable aux impacts du dérèglement climatique. Alors que la prochaine décennie sera cruciale pour mettre l’Europe sur la bonne trajectoire climatique, aucun des nouveaux EPRs annoncés par le gouvernement français ne sera prêt avant au mieux une quinzaine d’années. En attendant, c’est autant d’années et d’investissements perdus pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans la prochaine décennie qui est cruciale pour le climat.

Cette réunion est à contre-courant des tendances énergétiques mondiales. La production d’électricité nucléaire n’a jamais été aussi basse, supplantée par l’expansion fulgurante des énergies renouvelables qui sont aujourd’hui le moyen le plus rapide et le moins cher pour produire de l’électricité. Selon le GIEC, le solaire et l’éolien ont 9 fois plus de potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre que le nucléaire d’ici 2030, et pour un coût bien moindre.

“L’ambition qui sous-tend cette grand-messe organisée par le gouvernement Macron avec l’OCDE n’est pas la transition énergétique en contexte d’urgence climatique, mais bien la promotion de l’énergie nucléaire quoi qu’il en coûte. », déclare Pauline Boyer, chargée de campagne Nucléaire à Greenpeace France. « Le « chemin vers le nouveau nucléaire » est une voie de garage pour le climat. Trop lents, trop chers et trop vulnérables aux impacts du dérèglement climatique, en plus de la production de déchets radioactifs qu’on ne sait pas gérer et du risque d’accident, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires est une diversion au regard de la crise climatique, environnementale et sociale. L’urgence est de développer dès aujourd’hui les mesures ayant un impact massif et rapide sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, entraînant un effet d’atténuation et d’adaptation aux impacts du dérèglement climatique et assurant notre sécurité énergétique. C’est pourquoi il faut massivement investir dans la sobriété, l’efficacité énergétique, et dans les énergies renouvelables afin de sortir au plus vite des énergies fossiles. »