Action de Greenpeace sur la tour Eiffel dénonçant l'obsession nucléaire de Nicolas Sarkozy
Paris, le 13 juillet 2008 – Alors que se déroule aujourd’hui à Paris le sommet de l’Union pour la Méditerranée, Greenpeace dénonce l’irresponsabilité de Nicolas Sarkozy en matière nucléaire. Au lendemain d’une fuite radioactive au Tricastin et de l’annonce aberrante d’un second EPR en France, cette obsession du Président de la République risque de faire dérailler les négociations sur le paquet « énergie climat » que l’Union européenne doit boucler sous présidence française. Par ailleurs, à une échelle globale, sa politique d’exportation du nucléaire tous azimuts est aussi porteuse d’importants risques de prolifération.
Pour stigmatiser cette politique, vers 10 h ce matin, une quinzaine de militants de Greenpeace ont grimpé dans la structure de la Tour Eiffel, entre le 1er et le 2e étage. Ils ont déployé une banderole de 15 mètres sur 15 représentant le logo radioactif, au centre des étoiles du drapeau européen disposées sur la Tour Eiffel en l’honneur de l’ouverture de la présidence française de l’UE, qu’a d’ailleurs sponsorisé Areva ! *
« Depuis son élection, le président de la République français ne recule devant rien pour vendre son nucléaire, déclare Frédéric Marillier, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France. Devant l’Onu, comme président du Conseil européen, ou encore tout récemment au G 8, il joue les VRP d’Areva et détourne tous les rendez-vous politiques pour promouvoir le nucléaire français à l’international. »
Climat : le nucléaire ne résout rien
L’Europe s’est fixé un triple objectif à l’horizon 2020 : réduire de 20 à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre, développer les renouvelables à hauteur de 20 % de sa consommation et réaliser 20 % d’économies d’énergie. Le recours au nucléaire est exclu de cette feuille de route pour une raison simple : son inefficacité totale. D’après l’Agence internationale de l’énergie, tripler le nombre de réacteurs dans le monde ne réduirait les émissions de gaz à effet de serre que le 6 %, tout en absorbant la plupart des financements disponibles. Plus grave encore : la volonté française de replacer le nucléaire dans la feuille de route européenne fait obstacle au développement des renouvelables et de politiques de maîtrise de la consommation, qui répondent le mieux aux problèmes du climat, de la sécurité énergétique et de la hausse des prix de l’énergie. Le retard de la France en matière d’efficacité et de renouvelables en est l’éclatante démonstration.
Prolifération : l’autre menace planétaire
Présentant le nucléaire comme le nouveau gage de développement, voire de « libération des peuples », en Afrique du nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte ou encore Libye, pays encore il y a peu au ban des nations) et dans une région aussi sensible que le Moyen-Orient, Nicolas Sarkozy instrumentalise les enjeux du climat ou de l’indépendance énergétique pour justifier un accès prétendument légitime de certains pays à l’atome et vendre son nucléaire partout dans le monde au mépris de la paix. L’Agence internationale de l’énergie atomique et l’Union européenne ont plusieurs fois mis la France en garde sur la menace que constitue sa diplomatie atomique pour la sécurité internationale.
« Le Président français et l’Union européenne devraient soutenir un modèle énergétique fondé sur les renouvelables, véritables énergies propres, disponibles en abondance et porteuses de paix, conclut Frédéric Marillier. Que Nicolas Sarkozy décide absolument seul de l’exportation de technologies ultra sensibles dans des pays à risques comme d’un deuxième EPR dans l’Hexagone fait de la France une république nucléaire comme on parle de républiques bananières. »
* Voir les pages de pub publiées le 30 juin et le 1er juillet, et le site europe.areva.com