[ACTION à Sète - jour 4] : Délogeage des activistes de Greenpeace France sous les menaces

Depuis 7h ce matin, les activistes de Greenpeace, qui occupaient depuis trois jours quatre grues du port de Sète pour bloquer le déchargement de 50 000 tonnes de soja liées à la déforestation, sont délogés sous la menace virulente des dockers du port pendant que les forces de l’ordre, normalement chargées d’assurer la sécurité de ce type d’opération, restent spectateurs.

« Cette situation est inacceptable et extrêmement grave, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. Nous attendons des réponses du gouvernement sur l’urgence climatique et la déforestation depuis trois jours. Au final, nos activistes sont délogés par des personnes non habilitées, agressives et intimidantes, ce qui pourrait être dangereux pour leur sécurité. Silence sur les enjeux climatiques, sous-traitance de ses responsabilités publiques… mais où est l’état ! ».

Alors même qu’un 2ème cargo, le Novos Venture, chargé de 33 000 tonnes de soja en provenance du port de Santos au Brésil, accoste dans le port de Sète, nouvelle preuve de la dépendance toxique de l’élevage intensif français au soja OGM d’Amérique du Sud.

© Nicolas Chauveau / Greenpeace

Photos et vidéos de l’action :
https://media.greenpeace.fr/855/?_ga=2.70267984.1336096853.1561784359-927646429.1529940749

83 000 tonnes de soja en quatre jours, silence coupable du gouvernement

Depuis trois jours, malgré la mobilisation des activistes sur place et de milliers d’interpellation par téléphone et sur les réseaux sociaux des ministres de la transition écologique et solidaire et de l’agriculture, ces derniers n’ont pas dénié réagir, confortant le gouvernement dans un silence coupable.

« En l’espace de quatre jours, ce ne sont pas moins de 83 000 tonnes de soja OGM, arrosées de pesticides qui sont entrées en Europe, poursuit Suzanne Dalle, 83 000 tonnes en partie liées à la déforestation au Brésil et destinées à nourrir nos animaux d’élevage industriel. Ce qui se passe ici à Sète, comme dans de nombreux ports français et européens, est le symbole d’un système destructeur et de l’inaction climatique du gouvernement et démontre une fois encore les ravages d’une mondialisation sauvage et dérégulée, qui sera encore aggravée par l’accord avec le Mercosur signé ce week-end. Alors que François de Rugy a réaffirmé hier que le changement climatique était son combat prioritaire, force est de constater que son inertie climatique pour transformer les discours en mesures concrètes est forte ».

L’inaction du gouvernement nous pousse tous et toutes à l’action

En France, il arrive en moyenne un cargo de soja tous les dix jours en provenance du Brésil. Depuis vendredi dernier, Greenpeace France interpelle François de Rugy, ministre de l’environnement et Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, sur ces importations massives destinées à l’élevage industriel. Face aux demandes d’actions concrètes, la seule réponse du gouvernement a été de regarder ailleurs et de déplorer les manifestations pacifiques pour le climat comme l’a fait hier publiquement François de Rugy.

« Alors que la France suffoque sous les effets de la canicule, ce week-end a envoyé de très mauvais signaux en matière de lutte contre le changement climatique, avec la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur qui aggravera encore la déforestation au Brésil et en Amérique latine. Nous n’avons plus le choix : l’inaction du gouvernement nous pousse toutes et tous à l’action. Nous continuerons à nous mobiliser tant que le gouvernement ne nous aura pas garanti qu’il interdira toute arrivée de soja en France s’il n’est pas prouvé qu’il n’a pas contribué à la déforestation ou à la destruction d’écosystèmes », conclut Suzanne Dalle.

Les demandes de Greenpeace France :

Concernant la SNDI, Greenpeace France demande l’interdiction de toute arrivée de soja sur le territoire français s’il n’est pas prouvé qu’il n’a pas contribué à la déforestation ou destruction d’écosystèmes. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’appliquer immédiatement les grands principes énoncés dans sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

Concernant la transition de notre modèle d’élevage : Greenpeace France demande à ce que le prochain Plan protéines végétales soit ambitieux et favorise le développement de légumineuses diversifiées, durables et adaptées aux territoires, pour nourrir certes les animaux mais surtout les humains.
De plus la prochaine Politique agricole commune, et en particulier le plan stratégique national, doit permettre une réduction de la production de protéines animales et la transition d’un modèle industriel vers un élevage écologique et paysan. Greenpeace France demande ainsi la fin des subventions aux modèles productivistes pour enfin assurer cette transition vers un élevage écologique.

Précédents communiqués de presse :
https://www.greenpeace.fr/espace-presse/action-greenpeace-france-bloque-larrivee-dun-bateau-de-soja-au-port-de-sete/
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https://www.greenpeace.fr/espace-presse/action-45-degres-zero-engagement-greenpeace-france-bloque-toujours-un-cargo-lie-a-la-deforestation-dans-le-port-de-sete/
https://www.greenpeace.fr/espace-presse/action-3e-jour-de-blocage-dun-cargo-de-soja-au-port-de-sete-determination-intacte-silence-coupable-du-gouvernement-sur-la-deforestation-et-le-changement-climatique/