30 ans de l’attentat du Rainbow Warrior : Greenpeace lance l’appel aux maires « Une rue pour Fernando »

Paris, jeudi 30 avril 2015 – Greenpeace et tous ces groupes locaux partout en France lancent l’opération « Une rue pour Fernando » : un appel à tous les maires de France pour qu’ils nomment une rue ou une place du nom du militant écologiste et photographe Fernando Pereira. Il fut tué dans l’attentat du Rainbow Warrior perpétré par les services secrets français sur ordre du gouvernement de l’époque, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1985 dans le Port d’Auckland en Nouvelle Zélande.
#PourFernando

Saluer le courage de tous les « Fernando Pereira »

A travers cet appel, Greenpeace veut rendre hommage à tous les militants pacifistes, activistes qui risquent leurs vies partout dans le monde. Les militants de Greenpeace des 26 groupes locaux vont démarcher de nombreuses mairies pour que la mémoire de Fernando Pereira perdure et avec elle le souvenir de l’attentat du Rainbow Warrior. Un vœu va être déposé au prochain Conseil de Paris par le « Groupe écologiste de Paris ».

« Nous lançons un appel tout particulièrement à la Mairie de Paris, qui va accueillir la société civile mondiale en décembre prochain au moment de la Conférence Climat, explique Jean-François Julliard, Directeur Général de Greenpeace France. Comme il y a trente ans contre les essais nucléaires, aujourd’hui face aux dérèglements climatiques nous avons besoin de personnes courageuses comme « Fernando Pereira », militants, citoyens qui luttent pour défendre l’environnement, pour proposer des solutions concrètes en faveur par exemple de la transition énergétique. »

Les dernières semaines du Rainbow Warrior

Le 1er mai 1985 marquait le lancement de la « campagne Pacifique » qui devait conduire le Rainbow Warrior jusqu’à l’atoll de Mururoa où il devait s’interposer face aux essais nucléaires français et témoigner. A la fin du mois de mai, l’équipage du Rainbow Warrior allait procéder à l’évacuation complète des habitants de l’atoll de Rongelap, aux Marshall dans le Pacifique Sud. Ces habitants étaient extrêmement affectés par les conséquences des essais nucléaires américains menés dans les années 50 (malformations, cancers, leucémies). Ces « réfugiés nucléaires » furent évacués par le Rainbow Warrior vers l’île de Mejito.

Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 10 au 11 juillet, alors que le navire de Greenpeace s’apprêtait à quitter la Nouvelle Zélande pour se rendre sur la zone d’essai nucléaire, les services secrets français faisaient couler le Rainbow Warrior, deux bombes ouvrant deux voies d’eau dans la coque, tuant au passage Fernando Pereira.

Fernando Pereira

Fernando Pereira était né en 1950 à Chaves, une petite ville portugaise. Il a fui son pays dans les années 70 pour échapper à la conscription et ne pas participer aux guerres coloniales en Afrique (Angola). Il s’est expatrié aux Pays-Bas dont il prendra la nationalité. Il rejoint Greenpeace et couvrit les campagnes de l’ONG comme photographe. C’est à ce titre qu’il embarque en 1985 à Hawaï sur le Rainbow Warrior pour une mission de 6 mois. Il avait 35 ans et il était père de deux enfants.