Pousser un géant de la mode et du prêt à porter à changer sa manière de pro

Detox : les engagements de Marks & Spencer

Pousser un géant de la mode et du prêt à porter à changer sa manière de produire des vêtements est un vrai défi. Mais lorsque cette démarche est portée par des faits scientifiquement prouvés et supportée par la volonté des consommateurs, cela peut être un succès !

Hier, l’enseigne britannique Marks and Spencer, qui a fait son retour en France il y a près d’un an, s’est engagée à éliminer tout rejet de produit chimique dangereux dans sa chaîne de production et ses produits, d’ici 2020.

C’est une excellente nouvelle, et un succès pour l’ensemble des bureaux de Greenpeace dans le monde, qui depuis Juillet 2011 font campagne auprès des géants de l’industrie textile. Lire ou relire : Detox : ou comment nos marques de sport favorites polluent les eaux chinoises.

M&S emboîte le pas à H&M

L’engagement pris par M&S (à lire sur leur site, en anglais) contient plusieurs signaux positifs.

L’un des plus importants étant que la marque s’engage à cesser toute utilisation de Perfluorocarbure (PFC) et éliminer toute contamination de ses produits d’ici Juillet 2016 , reconnaissant que l’ensemble de cette famille de composés chimiques (qui est utilisé pour accroître l’imperméabilité et la résistance aux tâches des vêtements) est dangereuse.

En tant qu’utilisateur majeur de PFC aujourd’hui, Marks & Spencer prends ici une décision marquante pour lui même, mais aussi pour l’ensemble du secteur textiles et l’industrie chimique.

Au delà des PFC, M&S s’est également engagé à éliminer Les alkylphénols, famille de composés pertubarteurs hormonaux dont certains sont interdits par l’UE.

En plus de cela, l’entreprise a promis de devenir plus transparente sur ​​ce que ses fournisseurs rejettent dans l’eau et commencer par publier des données de cinq de leurs fournisseurs chinois.
Il s’agit d’un projet pilote important, qu’ils doivent chercher à étendre à toutes leurs installations dans un proche avenir, car les personnes vivant à proximité des usines et les consommateurs des marques ont le droit de savoir ce qui est libéré dans l’eau.

Et après ?

M & S est aujourd’hui la septième enseigne à s’engager de manière crédible à nettoyer sa chaîne d’approvisionnement en en éliminant tous les rejets de substances chimiques dangereuses. Elle rejoint Puma, Nike, Adidas, H & M, C & A et Li-Ning. Il est nécessaire que plus de marques répondent à l’urgence de la situation, et prennent des mesures ambitieuses pour débarrasser nos précieuses ressources en eaux des produits chimiques toxiques.

La liste noire des 11 groupes chimiques dangereux que nous demandons aux marques d’éliminer n’est que le début.
Un véritable travail d’enquête approfondie doit être mené, sur le long terme, pour identifier, vérifier l’ensemble des produits chimiques utilisés par l’industrie textile, identifier ceux qui comportent un risque et leur trouver des alternatives sûres, pour l’environnement et la santé. C’est une tâche énorme, même avec un objectif à 2020.

Il faut agir maintenant, et rompre tout contrat avec des sous traitant utilisant des nonylphenols et d’autres alkiphénols ou encore des PFC, reconnus pour leur rôle de perturbateurs endocriniens. Ces substances, relâchées dans l’eau, entrent en contact avec tout un écosystème, une chaîne alimentaire et si leurs quantités sont faibles, ces composants sont “persistants”, ils s’accumulent donc…

L’empoisonnement doit s’arrêter, car l’expression « Fashion Victim » est en train de prendre un sens effrayant !