Plusieurs associations de défense de l’environnement, dont Greenpeace, ont publié ce lundi une lettre adressée au Président de la République pour que le gouvernement renonce au projet de construction du circuit de Formule 1 de Flins dans les Yvelines, qui semble devoir remplacer le projet initial destiné à l’agriculture biologique, l’Agence Régionale des Espaces Verts. Voici cette lettre :
« A l’occasion de votre discours de clôture du Grenelle de l’environnement le 25 octobre 2007, vous avez énoncé deux principes fondamentaux :
1. « tous les grands projets seront arbitrés en intégrant leur coût pour le climat et la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé».
2. «ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. Les décisions dites non écologiques devront être motivées et justifiées comme ultime et dernier recours»
Le projet de construction d’un circuit de Formule 1 à Flins, dans les Yvelines, constitue une entrave flagrante à ces deux principes.
Le territoire choisi abrite le deuxième plus grand captage d’eau potable d’Ile-de-France. Afin de préserver cette ressource fragile et conformément aux engagements résultant du Grenelle de l’Environnement, il avait été prévu que la propriété du périmètre de protection serait transférée à l’Agence Régionale des Espaces Verts pour y déployer une activité d’agriculture biologique.
Le Grenelle avait prévu d’atteindre 6 % d’agriculture biologique en 2010. Nous savons déjà que cet objectif ne sera pas tenu. Comment croire à un changement possible de notre modèle de croissance économique vers une croissance verte si un circuit de Formule 1 peut être implanté sur une parcelle de 175 hectares destinée à l’agriculture biologique ?
Par ailleurs, notons que ce projet de circuit présente d’ores et déjà un coût faramineux pour des retombées économiques négligeables. Ajoutons également que l’équilibre économique de son fonctionnement n’est nullement assuré sans subventions publiques massives et que ce projet ne sera pas créateur d’emplois pérennes.
Enfin, qui croire ? Le Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire qui assure que ce projet ne verra pas le jour, ou le Président du Conseil Général des Yvelines, qui affirme le contraire ?
Nous comptons sur vous, Monsieur le Président, pour respecter l’esprit du Grenelle de l’environnement et réaffirmer la priorité accordée à une croissance verte. Nous comptons sur votre appui pour que l’on revienne au projet initial d’agriculture biologique protecteur du captage d’eau et que la vallée de la Seine puisse devenir la Vallée du Développement durable grâce à des investissements publics tournés vers un développement économique respectueux de l’environnement et créateur d’emplois. »