Dans le cadre de la campagne nationale de distribution de pastilles d’iode, des réunions publiques d’information sont organisées et en Gironde, elles ont eu lieu cette semaine à Braud Saint Louis et à Cissac Médoc avec l’ASN, la Préfecture et EDF.
L’occasion pour nous de pointer une nouvelle fois, après la remise de notre pétition au préfet en juin, les insuffisances des mesures de protection des populations en cas d’accident puisque la distribution préventive et gratuite des cachets d’iode est, au nom d’une doctrine nationale, limitée à 10 km autour des centrales.
On peut déjà s’étonner du maintien de cette doctrine nationale qui continue à faire comme si Fukushima et la contamination jusqu’à 150 km de la centrale n’avaient pas existé alors que l’ASN a prescrit à EDF des mesures renforcées de sûreté.
Par ailleurs, quand la France se fige sur ce rayon de 10 km, d’autres pays européens ont quant à eux pris en compte ce retour de Fukushima puisque ce périmètre est fixé à 20 km en Belgique, à 50 km en Suisse et sur tout le territoire pour le Luxembourg.
Enfin, l’ASN, autorité de sûreté nucléaire, dans le cadre d’une étude avec les autres autorités européennes de sûreté a préconisé en novembre 2014 la distribution d’iode sur un rayon allant jusqu’à 20 km et d’envisager la mise à l’abri des personnes et la distribution d’iode sur un rayon allant jusqu’à 100 km.
La réponse diplomatique du sous préfet de Blaye à notre question sur ce point démontrait bien, au-delà de la compétence normalement reconnue à l’ASN, que le gouvernement s’en remet en matière de protection en cas d’accident nucléaire plus à sa bonne étoile qu’à l’avis des experts…