Les Mundurukus en lutte pour leurs droits au Brésil
La bataille pour l’Amazonie n’est pas terminée
Plusieurs projets de construction de méga-barrages sont encore prévus dans la forêt amazonienne. Ces ouvrages pourraient inonder des zones forestières, détruire l’habitat des peuples autochtones et anéantir une biodiversité exceptionnelle. Grâce à la mobilisation de plus d’un million de citoyen-ne-s à travers le monde, la construction d’un premier barrage a été annulée : celui de de São Luiz do Tapajós. S’il avait vu le jour, une zone grande comme New York aurait été inondée et des centaines de Mundurukus auraient été arrachés à leurs terres ancestrales et nourricières, forcés à l’exil.
Le fleuve Tapajos, en Amazonie brésilienne
Le gouvernement brésilien doit protéger les Mundurukus
Aujourd’hui, la Fondation nationale de l’Indien (FUNAI) , l’organisme brésilien chargé de traiter et de mettre en œuvre les politiques concernant les peuples indigènes présents sur le territoire, doit rendre sa décision sur la reconnaissance officielle du territoire des Mundurukus. Peu de temps après, c’est le ministre brésilien de la Justice qui décidera s’il suit ou non la FUNAI dans ses recommandations. C’est donc de lui dont dépend, en dernier ressort, le sort du peuple munduruku.
Cleudivaldo Karo Munduruku, pêcheur, à l’œuvre dans la rivière Tapajos
Recrudescence inquiétante des violences
Cette mobilisation est d’autant plus importante que l’Amazonie, malgré de nombreux progrès obtenus ces dernières années grâce à Greenpeace, comme le moratoire sur la culture de soja ou l’accord sur l’élevage, n’est pas sortie d’affaire. En effet, les derniers chiffres montrent que la déforestation est repartie à la hausse (EN) l’an dernier dans le poumon de la planète, alors même que l’Accord de Paris enjoint à tous les gouvernements de protéger les forêts, ressource essentielle pour lutter contre les changements climatiques.
Le peuple Munduruku excelle dans l’art du tir à l’arc.
L’ONU elle-même s’est inquiétée, dans un récent rapport, de la régression des droits des peuples indigènes en cours au Brésil. Seule la reconnaissance de ces droits fonciers par les autorités politiques permettra de mettre un terme à ces violences dramatiques.