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Climat

Panorama mobilité durable 2018 — Lille

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Climat

Restrictions sur les voitures polluantes

⭐⭐ Simple engagement à mettre en place une zone à circulation restreinte (ZCR) permanente et pas d’engagement en faveur d’une ville libérée des voitures diesel et essence.

Explication de Greenpeace et du Réseau Action Climat

Lauréate parmi d’autres de l’appel à projets “villes respirables à 5 ans” lancé en 2015, Lille s’était dans ce cadre engagée à étudier la mise en place d’une zone à circulation restreinte. Une zone de protection de l’atmosphère a été mise en place en 2017 (restrictions de circulation uniquement ponctuelles et en réaction à des pics de pollution). En revanche, pour ce qui concerne une zone à faibles émissions permanente, cela reste flou, et il n’y a pas d’ambition affichée en faveur d’une ville à très faibles émissions (sans véhicules diesel puis essence).

Renforcement de l’offre de transports en commun

⭐⭐ Volonté politique insuffisante et/ou projet(s) ne répondant pas forcément aux enjeux prioritaires, pour l’UVN.

Témoignage de l’Union des Voyageurs du Nord (UVN)

Sur le papier, on observe une volonté des pouvoirs publics avec la mise en place du Plan de déplacements urbains (PDU) de la métropole de Lille. Mais certaines communes de la métropole ne font pas assez pour aller dans le sens de ce plan en termes de développement du réseau de transport en commun et de restriction de la place de la voiture. Les premiers bilans sur le PDU corroborent ce constat, car la part des usagers de la voiture n'a pas diminué, au contraire.

Initialement, le PDU comportait des mesures intéressantes : lancement du tram-train, augmentation du nombre de « lianes » (lignes de bus “accélérées”), mise en place de trois lignes de bus express... Au final, la métropole n'a pas respecté ses engagements. On a assisté à la mise en œuvre de plusieurs plans bus successifs avec des réaménagements des lignes fortes et des dessertes, qui sont très utiles, mais qui ne permettent pas d’entraîner un report modal. Plusieurs « lianes » restent à l’état de projet, et il y a des aménagements à venir pour faciliter la circulation des bus (type « couloirs bus ») mais qui restent insuffisants. Le projet tram-train a été enterré. Concernant le métro, Lille avait pour projet un doublement des rames du métro ligne 1, mais ce projet est dans l'impasse. De plus, ce doublement entraînerait une plus grande capacité mais pas de nouvelles dessertes, donc cela n’offre pas un nouveau service. On peut espérer qu’à l'avenir, la métropole pourra mettre en place les mesures défendues par l'Union des Voyageurs du Nord, comme la priorité absolue aux carrefours pour les bus et des audits réguliers « qualité bus » par ligne. De plus, le fait que certaines villes de la métropole ne voient pas l’intérêt d'investir dans les transports en communs constitue aujourd’hui un frein, à lever, au développement du réseau de transport urbain.

Plus d'informations sur le site de l'UVN

Mise en place d’un réseau express vélo

⭐ Pas d’ambition affichée de mettre en place un réseau express vélo et pas ou peu de progrès sur le terrain dans ce sens, pour l’ADAV

Témoignage de l’Association Droit au Vélo (ADAV)

Plusieurs itinéraires de type Réseau Express Vélo pourraient selon l’association aisément figurer au schéma directeur vélo de la métropole de Lille, mais aucun n’est à ce jour porté politiquement. De plus, le nouveau plan de circulation limitant l’accès de l’hypercentre aux voitures, mis en œuvre à l’été 2016, n’est pas suffisamment ambitieux : il devrait être élargi à l’ensemble de la commune, en favorisant le vélo plutôt que la voiture sur de nombreux axes.

Le Plan de déplacements urbains affiche des objectifs clairs (faire passer la part du vélo de 2 à 10 % et faire passer la part d’usagers de la voiture de 56 à 35 % d’ici 2020), mais ces objectifs sont loin d’être atteints. Pour autant, le PDU représente une avancée : dans le cadre de ce nouveau plan, et du fait de la volonté affichée par la Métropole de Lille de revoir son réseau vélo, il y a ainsi eu la mise en place d’un schéma cyclable et le vote d’un budget de 30 millions d'euros sur quatre ans pour traiter les coupures et discontinuités à l’échelle de la métropole.

La ville de Lille a trop limité le périmètre de son plan de circulation à l’hypercentre, très attractif, et se heurte à la politique menée par les autres villes qui pourraient faire plus pour contraindre la voiture, et il reste beaucoup à faire en termes d’aménagements cyclables structurants et de sécurisation des déplacements à vélo”.

Plus d'informations sur le site de l'ADAV

En complément, nous vous invitons à consulter les résultats, pour Lille, de l’enquête réalisée en 2017 par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et qui a permis de recueillir le ressenti des usagers sur la cyclabilité de leur ville.

Incitations au changement des comportements

⭐⭐ Des mesures incitatives en place mais qui restent insuffisantes (2 étoiles), pour l’UVN. Des mesures incitatives plutôt satisfaisantes (3 étoiles), pour l'ADAV.

Témoignage de l’ADAV

La ville a fait de nombreux efforts pour reprendre de la place à la voiture et mieux partager l’espace public au bénéfice des piétons et cyclistes : implantation massive d’arceaux de stationnement des vélos, régulièrement installés sur des places de stationnement auto (même si le budget qui y est consacré a été fortement réduit depuis trois ans – on est passé de 400 implantations par an à moins de 200) ou encore création de nombreux double-sens cyclables dans les rues à sens unique.

Cependant, il manque encore une forte volonté politique pour sécuriser les déplacements en mode actif et faire du vélo un mode de déplacement privilégié, et ce malgré une forte augmentation de la pratique ces dernières années. Cela devrait passer par : la création d’une infrastructure continue et lisible ; l’apaisement des vitesses en généralisant la limitation à 30 km/h ; la suppression d’un grand nombre de carrefours à feu ; la verbalisation des comportements dangereux comme le stationnement sauvage sur les trottoirs et les aménagements cyclables.

Plus d'informations sur le site de l'ADAV

Témoignage de l’Union des Voyageurs du Nord (UVN)

La ville de Lille s’est positionnée en faveur d'un plan de circulation assez ambitieux en 2016, pour amener un changement des comportements et limiter les déplacements en voiture. Mais, le bilan est mitigé notamment du fait d’une politique des villes voisines souvent encore favorable à la voiture. Lille et la métropole ne peuvent pas mettre en place un grand réseau de transport intercommunal sans l’engagement des autres villes.

Le PDU a amené plusieurs avancées avec en 2016 un nouveau plan de circulation et la suppression du trafic de transit (les voitures peuvent accéder au centre-ville mais la possibilité de le traverser en voiture est très limitée), et des efforts pour un meilleur équilibre entre les voitures et les modes de transport doux (par exemple, mise en place de nouvelles zones de rencontre autour de la cathédrale, près du palais de justice ou dans la rue de Gand dans le Vieux-Lille).

Cependant, ce plan a fait l'objet de plusieurs retours en arrière, et il y a toujours un manque d'ambition avec notamment un secteur piétonnier encore insuffisant. Le bilan de ce plan est donc mitigé, et cela tient aussi beaucoup au fait que les villes autour de Lille continuent de faciliter les déplacements en voiture, avec des stationnements possibles sur les lieux de travail, des parkings accessibles en ville, des autoroutes gratuites en « toile d'araignée » qui rendent la circulation automobile plus confortable. Dans ce contexte, l'UVN propose plusieurs pistes : des transports en commun performants, une politique de développement du vélo urbain, une augmentation du réseau ferroviaire, une dissuasion de l’usage de la voiture avec la mise place de péage urbain, ou encore davantage de secteurs piétonniers.

Plus d'informations sur le site de Lyon-Métro Transports Publics et de la coordination Darly

Plus d'informations sur le site de l'UVN