Les réserves marines, assurance santé des océans

1 – La baie de Monterey, en Californie

crédit : Mike Baird

La baie de Monterey est la parfaite success story. Certaines espèces se sont trouvées au bord de l’extinction, à cause de pratiques de pêche et de chasse totalement irraisonnées. Pour parer à cela, la réserve marine de la baie de Monterey est créée en 1992. Les écosystèmes marins et la biodiversité parviennent à se rétablir à vitesse grand V. Aujourd’hui, des otaries, des pélicans majestueux, et d’adorables loutres de mer évoluent au milieu de forêts de kelp.
 
La baie de Monterey est aussi un haut lieu de rencontres pour tous les amoureux des baleines qui souhaitent venir les observer. Toute l’année, les eaux de la baie sont chargées de nourriture et attirent les baleines, qu’il s’agisse de baleines à bosses ou de baleines bleues.

2 – Monument marin national Papahānaumokuākea, à Hawaï

crédit : John Burns/NOAA

Couvrant plus de 1,5 million de kilomètres carré, cette gigantesque réserve marine au milieu de l’océan Pacifique a été créée par le Président George W. Bush en 2006, et étendue en 2016 par son successeur, Barack Obama.
 
A l’époque, il s’agissait de la plus grande réserve marine du monde. Elle abritait plus de 7000 espèces d’animaux marins, dont un quart est endémique et vit donc uniquement dans l’archipel hawaïen. Cette réserve marine est un refuge pour les tortues vertes, un havre de paix pour le canard le plus menacé du monde (le canard de Laysan), pour le phoque moine d’Hawaï, pour des millions d’oiseaux marins, pour des récifs coralliens…
 
Dans cette réserve se situent également les lointaines îles Midway. L’archipel fait partie du refuge faunistique national de l’atoll Midway, qui permet entre autres à des milliers d’albatros de trouver un peu de repos.

3 – La baie de Lamlash, sur l’île d’Arran en Ecosse

crédit : Mike Peel

Les plus beaux cadeaux viennent souvent dans les plus petits paquets. En l’occurrence, ce cadeau-ci s’étend sur un kilomètre carré seulement. La baie de Lamlash n’est peut-être pas la plus connue, mais elle a fait l’objet d’une bataille ardue, qui a duré plusieurs années, avant de pouvoir bénéficier d’une protection totale et de devenir une réserve marine.
 
Les habitant.e.s de l’île d’Arran ont fait campagne sans relâche auprès des responsables politiques, commandé des études scientifiques et sensibilisé les touristes de la région pour parvenir, enfin, à protéger cette zone au sein de la baie de Lamlash. Le plancher océanique de la baie est recouvert de plantes dans lesquelles de nombreux animaux évoluent. Les habitant.e.s savaient qu’il était urgent de mettre fin au dragage incessant des engins de pêche afin de préserver cet écosystème.

4 – La mer de Ross, dans l’océan Antarctique

Manchots Adélie du sud l’Antarctique.

Une partie de l’océan Antarctique, la mer de Ross, est peuplée d’orques, de manchots et de phoques. En 2017, cette région est devenue une réserve marine, offrant à ces espèces et beaucoup d’autres, une véritable oasis pour se nourrir et s’épanouir en toute sérénité.
 
Lire aussi : La plus vaste réserve marine du monde est créée au large de l’Antarctique.

Et si on multipliait les réserves marines ?

Ces réserves marines nous rappellent que oui, c’est possible et ça fonctionne. Sauf qu’en dehors de la mer de Ross, toutes se situent dans des eaux territoriales. A l’heure actuelle, il n’existe aucun moyen de créer des réserves marines en haute mer, au-delà des zones économiques exclusives des pays. En attendant, la majeure partie des océans reste donc sans protection. Cette année, nous avons l’occasion de changer la donne.

Des scientifiques et experts en biologie marine ont élaboré un plan pour sauver les océans. C’est simple et c’est audacieux : créer au moins 30% de réserves marines d’ici 2030. Si tout se passe comme prévu, il s’agira du plus grand effort de conservation de l’histoire, permettant de protéger des millions de kilomètres carré d’océan, les mettant totalement à l’abri des assauts des industriels.

Les Etats membres des Nations Unies ont commencé à travailler sur un traité mondial des océans (le traité sur la haute mer). S’ils font preuve d’ambition et de courage politique, nous aurons enfin un instrument juridique permettant de créer ces nouvelles réserves marines en haute mer.

Cette année, nous partons pour une grande expédition Protect The Oceans, de l’Arctique à l’Antarctique, pour dénoncer toutes les menaces qui pèsent sur les océans et exiger un traité à la hauteur pour endiguer ces menaces. Soutenez-nous en signant notre pétition.