Nucléaire : rien ne peut justifier la construction de nouveaux réacteurs ou la prolongation des anciens !

Climat

Paris, le 8 juillet 2009 – L’autorité de sûreté nucléaire , l’ASN, a avoué hier ne pas avoir encore étudié le système de commande, le « cerveau » du réacteur EPR, pourtant en construction en Finlande et à Flamanville et validé par ses services il y a plusieurs mois. Cet aveu fait suite à la sévère remise en cause de la sûreté de ce type de réacteur par les autorités de sûreté finlandaises puis, plus récemment, par l’organisme de contrôle britannique. Au même moment, l’ASN, s’est déclaré en faveur de l’extension de durée de vie des vieilles centrales nucléaires françaises, pourtant d’une conception très largement dépassée.

«Il faut croire que la conception des normes de sûreté et sécurité nucléaire ne sont pas les mêmes en Finlande, au Royaume–Uni ou en France… Dans la patrie du nucléaire, l’ASN voudrait-elle protéger les intérêts français au détriment de la sûreté ?, s’interroge Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. Comment Areva et EDF peuvent-ils continuer à vendre et vanter la sûreté de l’EPR, quand les services officiels de pays comme la Finlande et le Royaume–Uni refusent la conception même de son système de réponse en cas d’accident et que l’autorité française avoue ne pas encore avoir étudié cette question. Cette attitude est complètement irresponsable ! »

Une dangereuse prolongation
EDF voudrait par ailleurs prolonger la vie de ses centrales nucléaires de vieille génération, dont la conception date de quarante ans. L’objectif de l’opérateur français est d’en tirer encore un plus grand bénéfice pour investir dans de nouveaux réacteurs, alimentant sans fin la filière nucléaire. Ces centrales ont vieilli : elles présentent des risques de plus en plus grands et rien ne vient justifier la prolongation de leur vie.

L’ASN a émis un avis globalement favorable à cette prolongation, alors même que l’on peut établir une longue liste de défauts de sûreté de ces centrales, notamment leur capacité à résister aux changements climatiques. La semaine dernière, en raison des fortes chaleurs et du manque de disponibilité de nombreuses centrales françaises, plus d’un tiers, EDF a été obliger d’importer de l’électricité, notamment en provenance du Royaume-Uni. A l’été 2003, il avait fallu arroser la centrale de Fessenheim avec des jets d’eau pour éviter une dramatique surchauffe…

« L’arrêt des centrales en fin de vie est une très bonne occasion de sortir de l’énergie nucléaire. Toute prolongation est contraire à la volonté annoncée d’une politique ambitieuse d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelable ! ajoute Yannick Rousselet. La construction en cours des EPR doit être arrêtée, aucun autre projet ne doit voir le jour et les centrales actuelles doivent être remplacées le plus tôt possible par l’efficacité et les renouvelables. »

La France n’a nul besoin de construire de nouveaux réacteurs nucléaires ou de prolonger la durée de vie des réacteurs actuels si elle développe la maîtrise de la demande énergétique et les énergies renouvelables. La priorité doit être de réussir la transition énergétique du système actuel vers ces priorités durables. Tous les investissements doivent être dirigés en ce sens.