Nucléaire : des conteneurs d’uranium enrichi en provenance de Russie continuent d’arriver en France

Greenpeace dénonce le double discours d’E. Macron qui ferme les yeux sur le business nucléaire avec la Russie

Au lendemain des déclarations d’Emmanuel Macron exhortant la communauté internationale à n’avoir “aucune faiblesse, aucun esprit de compromission” face à la Russie et appelant les Français à accepter de payer le “prix de la liberté” pour l’Ukraine, la France continue à importer massivement du combustible nucléaire en provenance de Russie. 

Hier matin au port de Dunkerque, 52 fûts (des enveloppes de type 30B) contenant de l’uranium enrichi ont été déchargés du cargo Mikhail Dudin en provenance de Saint-Pétersbourg. Ils ont ensuite été chargés dans des camions qui ont pris la direction de la vallée du Rhône, où se trouvent les sites nucléaires de Pierrelatte et de Romans-sur-Isère. 

Des photos et une vidéo des camions au départ du port de Dunkerque sont mises à disposition ici. Merci d’indiquer le crédit ©Greenpeace

Selon Yannick Rousselet, expert en sûreté nucléaire pour Greenpeace France, “Alors qu’Emmanuel Macron prononce de beaux discours sur les efforts engagés pour soutenir l’Ukraine et se targue d’une position ferme vis-à-vis de la Russie, l’industrie nucléaire française continue son business as usual en toute discrétion. L’industrie nucléaire française ne devrait pas bénéficier de passe-droit pour continuer son commerce avec la Russie et ces importations scandaleuses doivent cesser immédiatement.”

Dans sa note L’industrie nucléaire française, une alliée du régime de Vladimir Poutine, publiée en mars dernier, Greenpeace France démontrait les interdépendances entre les filières nucléaires française et russe à tous les niveaux de la chaîne de cette industrie, de l’extraction de l’uranium au retraitement du combustible usé, de la construction des centrales à leur exploitation. EDF et Orano ont été mis en demeure pour leur coopération avec Rosatom qui occupe et gère illégalement la centrale ukrainienne de Zaporijia en violation du droit international. Greenpeace demande l’arrêt du commerce et des contrats entre les industries nucléaires française et russe.