Clôture de la réunion de l’Autorité internationale des fonds marins : les gouvernements doivent encore se montrer à la hauteur et continuer à soutenir un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes

La 30ème session de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) s’est achevée vendredi, sans que les gouvernements n’aient adopté de mesure suffisante pour protéger les fonds marins. Si des représentants et représentantes de haut niveau des Palaos, de la France et du Panama ont participé à la réunion pour pousser la communauté internationale à adopter ce moratoire, des efforts supplémentaires sont nécessaires de la part d’un plus grand nombre de gouvernements afin d’ériger une barrière législative entre les entreprises minières et les grands fonds marins. Les prochaines réunions de l’AIFM doivent garantir l’adoption du moratoire et ne laisser aucune place à des tentatives précipitées d’adoption d’un code minier. Les développements récents ont clairement montré que les préoccupations politiques et scientifiques en suspens ne peuvent être résolues à la hâte sous la pression de l’industrie. 

 

Pour Louisa Casson, co-responsable de la campagne Océans chez Greenpeace International, qui a assisté à la réunion : « Les gouvernements ne se sont pas encore montrés à la hauteur de la situation. Ils restent déconnectés des préoccupations mondiales et du besoin urgent d’un leadership courageux pour protéger les profondeurs océaniques. Nous appelons la communauté internationale à se mobiliser et à défendre le multilatéralisme contre des acteurs malveillants tels que The Metals Company. »

Les responsables doivent réagir en soutenant un moratoire et en réaffirmant que l’autorité sur les fonds marins internationaux appartient collectivement à tous les États, dans l’intérêt de l’humanité tout entière.
Si les appels en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière en haute mer n’ont pas encore fait l’objet d’un consensus international, ils continuent de gagner du terrain, soutenus par les arguments convaincants d’un groupe diversifié de pays. Récemment, la Croatie est devenue le 38ème gouvernement à demander une pause préventive, un moratoire ou une interdiction de l’exploitation minière en haute mer.

Mardi dernier, Son Excellence Surangel S. Whipps Jr, président de la République des Palaos, s’est adressé à l’Assemblée, attirant l’attention sur les efforts persistants et la pression intense exercée par l’industrie pour accélérer les négociations et finaliser un code minier. Il a déclaré : « L’exploitation des fonds marins n’est pas une nécessité, c’est un choix. Et c’est irresponsable. C’est jouer avec l’avenir des enfants des îles du Pacifique, qui hériteront des conséquences désastreuses de décisions prises loin de leurs côtes. »

Pour Dorine Nininahazwe, conseillère politique chez Greenpeace Afrique : « Nous avons besoin que le groupe africain fasse entendre sa voix et soutienne clairement le moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes jusqu’à ce que toutes les implications environnementales soient clairement comprises. Il n’y a aucune raison de précipiter une décision qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les générations futures. »

Alors que The Metals Company (TMC) a soumis la toute première demande au monde d’exploitation commerciale des fonds marins internationaux, les gouvernements membres du Conseil de l’AIFM ont réagi le 21 juillet dernier en lançant une enquête visant à déterminer si les entrepreneurs miniers, notamment les filiales de TMC Nauru Ocean Resources Incorporation (Nori) et Tonga Offshore Mining Limited (TOML), respectaient leurs obligations contractuelles d’agir conformément au cadre juridique international.

 

Des photos sont disponibles sur la médiathèque de Greenpeace