TotalEnergies : de l’influence au dérèglement climatique

Alors que la crise climatique bat son plein, que les catastrophes naturelles s’enchaînent à un rythme effréné en faisant toujours plus de victimes (dôme de chaleur au Canada, inondations en Allemagne, Belgique, Chine), la multinationale Total (nouvellement renommée TotalEnergies) s’obstine dans un modèle économique destructeur basé sur les énergies fossiles. Chaque année, TotalEnergies émet 450 millions de tonnes de CO2. A titre de comparaison, c’est autant qu’un pays entier comme la France.

Tant bien que mal, TotalEnergies tente de masquer ses choix irresponsables en se construisant de toutes pièces l’image d’une entreprise consciente du défi climatique, qui prendrait cet enjeux à bras le corps. Mais ce n’est que pur greenwashing. Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, n’a qu’un objectif en tête : maximiser la rentabilité de l’entreprise à court terme, à nos dépens, et assurer des dividendes aux actionnaires. Il ne s’en cache pas.

Citation de Patrick Pouyanné à la Conférence Euronext, le 14 janvier 2020.

Sentant que le vent tourne et que l’opinion publique est de plus en plus sensible à la question climatique, TotalEnergies se doit de biaiser notre perception de la réalité et, pour cela, activer tous les leviers d’influence à sa disposition pour nous faire accepter son modèle économique climaticide : c’est ce qu’on appelle le soft power.

 

En opposition au hard power, le soft power est la manière douce d’imposer sa domination. Plus insidieuse, car parfois invisible, cette méthode permet d’étendre l’emprise de celui ou celle qui l’utilise sur la société. TotalEnergies maîtrise toutes les ficelles du soft power et s’infiltre dans des sphères de la société où nous l’attendons le moins. Education, milieu sportif et culturel, environnement (oui !) : dans le but d’établir son hégémonie, TotalEnergies est présente partout dans nos vies, sans que nous ne le voulions ou ne le sachions. Château de Versailles ? TotalEnergies est là. Conservatoire du littoral ? TotalEnergies est là. Coupe du monde de rugby 2023 ? TotalEnergies est encore là. Ecole de sciences politiques ? TotalEnergies est toujours là ! Comme nous l’expliquons dans la série documentaire L’Emprise Total, cette omniprésence n’est pas due au hasard.

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’ignorer les liens qui existent entre les entreprises comme TotalEnergies, ses stratégies d’influence et la crise climatique qui nous frappe et qui menace l’humanité. Toutes les organisations et institutions nouant des partenariats avec TotalEnergies se rendent complices de ses agissements et des impacts de ses activités sur le climat. Le dérèglement climatique est l’affaire de toutes et tous. C’est le défi de notre siècle et nous devons le combattre ensemble. Au même titre que les industries du tabac et de l’armement se sont vu interdire toutes publicités, sponsoring et mécénat, il n’est plus acceptable que les groupes pétroliers puissent encore utiliser ces leviers pour développer leurs activités.

Après avoir dévoilé les stratégies de soft power de Total dans la série documentaire L’Emprise Total, nous enjoignons celles et ceux qui établissent des partenariats avec le groupe pétrolier de prendre leurs responsabilités en mettant fin à ces partenariats, à commencer par le musée du Louvre, le musée du Quai Branly – Jacques Chirac, le château de Versailles et Sciences Politiques, à qui nous avons ou allons envoyer un courrier et une demande de rendez-vous. Les partenaires de TotalEnergies doivent mettre fin à la relation toxique qu’ils entretiennent avec le groupe pétrolier.

Prochainement, nous allons lancer une campagne pour l’adoption d’une réglementation européenne interdisant les partenariats de toutes les institutions publiques européennes avec le secteur des énergies fossiles. La puissance de Total est énorme. Nous avons besoin de toutes et tous pour les empêcher de de saccager du climat. Inscrivez-vous dès maintenant pour en savoir plus en avant-première.

Exemple de courrier envoyé au Musée du Louvre :

Lettre adressée au musée du Louvre by Greenpeace France on Scribd