Loi biodiversité : un pas en avant pour les pollinisateurs

 

Greenpeace / Jean-Luc Bertini

Il y a quinze jours avait lieu la troisième lecture du texte de loi au Sénat qui, comme à son habitude sur ce sujet, a tenté d’affaiblir l’amendement de l’Assemblée nationale. Au bout du compte, les députés se sont prononcés en faveur du texte le plus ambitieux, bien que loin d’être suffisant. Les néonicotinoïdes seront donc interdit à partir de 2018, avec néanmoins des dérogations possibles jusqu’en 2020. C’est un pas en avant donc mais reporté aux calendes grecques.

Pour rappel, 30% des ruches françaises disparaissent chaque année, soit 300 000 ruches. Des éléments scientifiques indiscutables existent et ne cessent d’alerter sur le déclin des abeilles. D’autant plus qu’au delà de leur toxicité, les néonicotinoïdes présentent une rémanence exceptionnelle. A titre d’exemple l’imidaclopride peut être absorbée par des cultures non-traitées jusqu’à deux ans après la première utilisation et peut se retrouver dans les pollens et les nectars à des niveaux toxiques pour les abeilles. Les pollinisateurs sont pourtant essentiels pour le maintien de la biodiversité et d’une alimentation variée pour aujourd’hui et les générations à venir.

C’est pourquoi il ne faut plus attendre. L’enjeu sera maintenant de s’assurer que le texte sera effectivement appliqué.

Mais certains acteurs n’attendent pas 2018. Le secteur de la grande distribution connaît quelques frémissements, notamment l’enseigne Monoprix, qui a annoncé un partenariat avec le label Bee Friendly dans le but d’accompagner ses fournisseurs vers la production de produits respectueux des pollinisateurs. 13 filières fruits et légumes sont concernées. L’objectif est qu’un tiers des fournisseurs travaillent en conformité avec le label Bee Friendly d’ici trois ans. Un bon début, donc.