Huile de palme et déforestation : les grandes marques sont très en retard

16 entreprises passées au crible par Greenpeace

Comment savoir si des entreprises sont liées à des producteurs qui détruisent les forêts ? La première étape est de savoir auprès de quels producteurs d’huile de palme les entreprises se fournissent. C’est pour cette raison que, début 2018, Greenpeace a demandé à 16 entreprises qui s’étaient engagées à “zéro déforestation” de publier la liste de l’ensemble de leurs fournisseurs et des usines auprès desquels elles s’approvisionnent.

Pour mettre en œuvre un engagement zéro déforestation, il y a deux critères primordiaux : la transparence et la traçabilité. Nous avons voulu savoir où en étaient les entreprises consommatrices d’huile de palme sur ces deux volets.

Les entreprises ont-elles rendu public l’ensemble de leurs fournisseurs ?

Huit entreprises ont publié l’ensemble des informations avant la publication du rapport : General Mills, Colgate-Palmolive, Mars, Mondelez, Nestlé, Procter et Gamble, Reckitt Benckiser et Unilever.

Dans la foulée de la publication du rapport de Greenpeace, trois entreprises (Ferrero, PZ Cussons et Pepsico) ont également publié l’ensemble de leurs fournisseurs et l’ensemble des usines auprès desquelles elles s’approvisionnent. Au total, ce sont donc 11 entreprises des secteurs cosmétique et alimentaire qui ont accepté de faire preuve de transparence.

La mauvaise nouvelle c’est que nous avons trouvé des  liens avec des producteurs qui détruisent les forêts dans les listes de fournisseurs et d’usines publiées par ces entreprises. Ces entreprises doivent sans tarder faire le tri dans leur chaîne d’approvisionnement et rompre les liens commerciaux avec les producteurs qui refusent de se conformer aux engagements zéro déforestation.

Huile de palme : les mauvais élèves en matière de lutte contre la déforestation

Il y a aussi des mauvais élèves comme Hershey’s, Johnson & Johnson, Kellog’s, Smucker’s et Kraft Heinz, qui refusent toujours de publier la liste de leurs fournisseurs.

Ce faisant, elles cachent leurs liens potentiels avec des entreprises qui détruisent les forêts tropicales, drainent les tourbières et violent les droit des travailleur-euses. Afin de prouver que l’huile de palme qu’elles utilisent dans les produits que nous trouvons dans nos supermarchés ne provient pas de plantations qui sont responsables de déforestation, elles doivent commencer par faire toute la lumière sur leurs fournisseurs.

Parmi les mauvais élèves : Hershey’s, Johnson & Johnson, Kellog’s, Smucker’s et Kraft Heinz. En refusant de publier la liste de leurs fournisseurs, ces entreprises cachent leurs liens potentiels avec des entreprises qui détruisent les forêts tropicales, drainent les tourbières et violent les droits des travailleurs et des travailleuses.

Déforestation en Indonésie : désastre écologique en cours

 

En Indonésie, la destruction des forêts tropicales au profit de la culture du palmier à huile ne montre aucun signe de ralentissement. Différentes ONG ont établi un lien entre des grandes marques et des entreprises d’huile de palme qui détruisent les forêts tropicales et exploitent la main d’œuvre locale. C’est le cas de : Global Witness, RAN, Amnesty International et Chain Reaction Research.

Vue sur les jeunes palmiers à huile du sous-distric de Telen, Kalimantan Est, Indonésie (2010).

L’Indonésie abrite plus d’espèces menacées ou en danger que n’importe quel autre pays. Ce triste record est largement dû à la disparition de l’habitat de ces espèces. La population d’orangs-outans de Bornéo a diminué de moitié depuis 1999, avec une perte de 100 000 individus au cours des 16 dernières années.

En 2017, une nouvelle espèce d’orangs-outans a été découverte sur l’île de Sumatra. Elle est déjà en danger.

D’après les analyses réalisées par Greenpeace à partir des données officielles, 24 millions d’hectares de forêts ont été détruits en Indonésie entre 1990 et 2015. Sur la période 2013-2015, une surface équivalente à 146 terrains de football a été détruite toutes les heures. Il reste moins de 1 000 jours aux entreprises pour tenir leur engagement et prouver aux consommateurs et consommatrices ainsi qu’à la société civile que leurs produits sont garantis sans déforestation.