Tremblement de terre au Japon : le danger nucléaire

Climat

Paris, le 11 mars 2011 à 19h – Le tremblement de terre de ce matin a causé la défaillance de deux réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi au nord de Tokyo.

Le refroidissement de l’un d’eux n’a pas été assuré pendant des heures et il semble qu’il ne le soit toujours pas. Le risque de fusion du cœur du réacteur est réel. C’est le même phénomène qui s’est produit à Three Miles Island (Etats-Unis) ou à Tchernobyl.

La catastrophe naturelle a rendu inutilisable les générateurs d’électricité de ces réacteurs, sans énergie il est impossible de faire fonctionner le circuit de refroidissement.

L’acheminement de groupes électrogènes a permis de refroidir provisoirement un des réacteurs mais, pour des raisons encore inconnues, cela n’est pour l’instant pas possible pour l’autre. Les autorités ont organisé l’évacuation de la population dans un rayon de 3 kilomètres et ont mis en place une mesure de confinement pour les habitants dans un rayon de 10 kilomètres. Ces dispositions sont celles prises en cas d’accident nucléaire majeur.

La situation s’aggrave

D’après les informations publiées par Tokyo Electric Power Company (propriétaire de la centrale) et relayées par la BBC, la situation en est à un point où il est envisagé de relâcher dans l’environnement le trop-plein de pression du réacteur. Autrement dit prendre le risque de relâcher des gaz radioactifs.

« Ce réacteur se trouve dans une situation critique« , explique Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne Nucléaire de Greenpeace France. « A l’heure actuelle nous savons qu’il y a un problème de refroidissement. Si celui-ci n’est plus assuré, la fusion sera inévitable. Ce serait alors un accident nucléaire d’une ampleur exceptionnelle dans une zone à la population très dense. »

Le nucléaire est dangereux

« Cette situation dramatique fait apparaître au grand jour le danger qui accompagne l’utilisation de l’énergie nucléaire. Les centrales japonaises sont des constructions qui ont des normes sismiques élevées et malgré ces précautions l’accident grave peut se produire. Cela remet en cause toutes les tentatives de banalisation de l’industrie nucléaire. Les centrales sont dangereuses. Il est impossible de sécuriser complètement une installation nucléaire, et encore plus lorsque celle-ci se trouve sur une zone sismique. » conclut Sophia Majnoni d’Intignano.

Greenpeace reste en alerte sur la situation japonaise tant que tout risque n’est pas écarté.