Lutte contre la déforestation : annonce de la Socfin

Forêts

Paris, le 20 juillet 2016 – Après des mois de campagne menée par Greenpeace, la Socfin, une des principales entreprises de plantations sur le continent africain, vient d’annoncer son intention de modifier sa politique « Zéro Déforestation » en se basant sur les standards les plus ambitieux (High Carbon Stock), ainsi qu’un moratoire sur les extensions de plantations [1].

Pour Greenpeace France, cette annonce est une bonne nouvelle qui indique une évolution majeure de la Socfin concernant sa responsabilité sociale et environnementale, après des années de déni du problème.

« La bonne nouvelle est que contrairement à une première annonce en octobre 2015, cette déclaration précise que la politique « Zéro Déforestation » de la Socfin sera basée sur l’approche HCS (High Carbon Stock), le seul standard opérationnel à ce jour pour lutter efficacement contre la déforestation liée aux plantations tropicales », souligne Cécile Leuba, chargée de campagne pour Greenpeace France [2].

L’annonce de la Socfin intervient après les engagements de la majorité des acteurs du secteur de l’huile de palme et très récemment, en juin dernier, celui du groupe Michelin.
Michelin, leader mondial des pneumatiques, premier acheteur de caoutchouc naturel au monde et client de la Socfin, est le premier fabricant de pneumatiques à publier une politique d’approvisionnement « Zéro Déforestation » basée sur la méthodologie High Carbon Stock (HCS).

Greenpeace reste vigilante et attend maintenant que la Socfin modifie en ce sens sa politique durabilité puis ses activités sur le terrain. Le groupe a précisé qu’il publierait en octobre prochain « une version actualisée de ses engagements publics et cette version actualisée intègrera la non-conversion des forêts HCS ».

« Avec plus de 185 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique et en Asie du Sud-Est et des projets d’extension, l’enjeu principal reste la mise en œuvre effective de ces engagements », rappelle Cécile Leuba.

Depuis février, Greenpeace a publié les résultats de plusieurs investigations menées en République démocratique du Congo, à Sao Tomé-et-Principe, au Cameroun et au Liberia, démontrant que les concessions de la Socfin incluaient des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires stockant d’importantes quantités de carbone, rendant nécessaire l’adoption d’une politique Zéro Déforestation par la société. Près de 100 000 personnes ont signé une pétition demandant au groupe Bolloré, un des principaux actionnaires de la Socfin, de s’engager dans une politique Zéro Déforestation.

Notes aux rédactions :

[1] http://www.socfin.com/Files/media/News/2016-07-13–Communique-HCS.pdf

[2] La méthodologie HCS, mise en œuvre depuis 2011 dans le secteur de l’huile de palme, est un outil destiné à guider les entreprises de plantations dans la mise en œuvre de leurs engagements Zéro Déforestation. L’objectif est d’identifier les zones forestières qui doivent absolument être protégées car elles stockent une quantité importante de carbone (qui serait rejetée dans l’atmosphère si elles étaient converties en plantations) ou abritent une biodiversité animale et végétale importante.

Le « HCS steering group » réunit des poids lourds du secteur des plantations (comme Wilmar, Musim Mas, GVL, GAR, Cargill), mais aussi des ONG (comme le WWF, Rainforest Alliance, Forest Peoples Programme ou Rainforest Action Network), ainsi que des entreprises consommatrices comme Unilever, Procter&Gamble et BASF. Plusieurs « expert and technical groups » ont été mis en place ainsi qu’un « science advisory committee » chargé notamment de s’assurer de la robustesse scientifique de l’approche.