La Cites signe l'arrêt de mort du thon rouge

Océans

Paris, 18 mars 2010 – Greenpeace condamne l’échec des gouvernements présents à la Cites, qui viennent de rejeter l’interdiction du commerce international du thon rouge. Cette conférence était une chance historique de sauver l’espèce, menacée d’extinction. Aucune mesure de protection n’a été prise pour la sauvegarde de l’espèce.

Requiem pour un thon
Greenpeace condamne la faillite des états présents à la Cites à préserver une espèce dont il est scientifiquement prouvé qu’elle est menacée. Il reste aujourd’hui moins de 15% de la population d’origine du thon rouge, celle d’avant la pêche industrielle. Faire passer les intérêts à court terme de quelques états qui pratiquent un lobbying très actif, tels que le Japon, avant la préservation d’une espèce menacée, cruciale pour l’équilibre de l’écosystème méditerranéen est tout simplement inacceptable.

L’Union européenne n’a pas défendu sa position
La Libye, pays pêcheur, demandait une décision rapide sur ce point, démarche qui a été votée à la majorité en plénière. Alors que la tendance générale était plutôt aux négociations sur plusieurs jours, la discussion s’est faite en plénière, sur deux propositions, celle de l’Union Européenne pour le classement avec un délai, et celle de Monaco pour un classement immédiat. Il n’y a eu que 20 votes en faveur de la proposition de Monaco et seulement 43 en faveur de la position européenne, sur les quelques 120 pays participants. On peut alors se demander comment, avec la mobilisation européenne affichée en amont de la conférence, on peut en arriver à de tels résultats.

« Ce résultat est affligeant ! Que dire d’une puissance européenne qui se veut forte, mais qui, dans les négociations internationales, ne tient en rien sa position, et ne s’est d’évidence pas donné les moyens de la défendre ? » souligne François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace.

L’avenir du thon rouge retourne entre les mains de l’Iccat
L’espoir qui reste pour le thon rouge, c’est l’Iccat, organisation qui gère la pêche au thon, qui se tiendra en novembre, à Paris. C’est là que les gouvernements pourraient, enfin, décider de réduire les quotas de pêche pour assurer la survie du thon rouge.

« Au vu des échecs passés de l’Iccat dans ce domaine, qui avaient amené les états à se retourner vers la Cites, l’espoir est mince. » conclut François Chartier. « Pour sauver l’espèce, il faudra que l’ensemble des pays qui ont soutenu l’annexe 1 à la Cites, et en premier lieu les pays européens, portent un moratoire à l’Iccat. Cela serait la preuve de la sincérité de leur engagement pour sauvegarder le thon rouge. »