Greenpeace occupe une plateforme pétrolière de Gazprom en Arctique

Climat

Paris, 24 août 2012 – Ce matin, 6 activistes de Greenpeace venus des quatre coins du monde, parmi lesquels le directeur de Greenpeace International Kumi Naidoo, ont abordé la plateforme pétrolière Prirazlomnaya de la compagnie Gazprom, au nord-est des côtes de la Russie, en mer de Pechora. L’objectif de cette action : demander solennellement à Gazprom d’abandonner ses projets de forage pétrolier en Arctique. Ils disposent d’assez de vivres pour rester sur place pendant plusieurs jours. Suivez l’action en direct sur www.greenpeace.fr.

« Nous avons escaladé cette plateforme au nom de près d’un million et demi de personnes qui ont rejoint le mouvement lancé par Greenpeace pour protéger l’Arctique sur savethearctic.org » explique Kumi Naidoo, en direct de la plateforme. « Nous agissons également par solidarité envers les peuples autochtones russes qui ont signé la semaine dernière une déclaration commune contre les forages pétroliers offshore dans cette région, qui se trouvent à proximité de leur territoire traditionnel. »

Toujours moins de glace. Toujours plus de risques. Sauvons l’Arctique.

Alors que les scientifiques annoncent pour les jours à venir un nouveau triste record de la fonte de la banquise, à des niveaux encore jamais atteints, les projets de forage en Arctique, celui de Gazprom en Russie comme ceux de Shell en Alaska, ne sont que pure folie. L’Arctique joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et tous les habitants de la planète sont concernés au premier chef.

Rappelons qu’il est particulièrement difficile et dangereux d’extraire du pétrole en Arctique en raison des conditions hostiles de la région : le site de forage de Gazprom est recouvert d’un épais manteau de glace pendant au moins deux-tiers de l’année, et il n’est pas rare que les températures descendent sous la barre des -50°C. La mer de Pechora est souvent battue par des vents violents et, pendant les longs moins d’hiver, plongée dans une obscurité totale.

« La question n’est pas de savoir si une marée noire va se produire, mais quand. La seule façon d’empêcher qu’une telle catastrophe ravage l’environnement unique de l’Arctique, c’est d’y interdire les forages maintenant, une fois pour toutes. » souligne Kumi Naidoo.

Gazprom fore sans plan officiel d’intervention en cas de marée noire

Gazprom serait prête à démarrer l’exploitation commerciale du pétrole arctique début 2013, ce qui serait une première mondiale. La semaine dernière, Greenpeace révélait que la plateforme du géant russe fonctionnait avec un plan d’intervention en cas de marée noire approuvé en juillet 2007 par les autorités russes pour une durée de cinq ans, qui n’est donc plus valide aujourd’hui.

Malgré les risques extrêmes de la région, Gazprom s’est contentée de publier un résumé de son plan d’intervention en cas de marée noire. Cependant, même ce document montre que la compagnie serait totalement incapable de faire face à un accident dans cette région. Elle prévoit notamment de faire usage de « seaux et de pelles », ce qui est tout simplement absurde dans de telles conditions.

Plus d’informations sur les enjeux et les risques du forage pétrolier en Arctique