En dépit de l’annonce faite par l’entreprise canadienne AbitibiBowater de certifier certains de ses territoires de coupe à la norme FSC (Forest Stewardship Council), Greenpeace reste sur ses gardes. En effet, le géant de l’industrie forestière possède des droits d’exploitation sur plus de 15 millions d’hectares de forêt au Canada mais n’a annoncé son intention de certifier FSC que 10% des forêts qu’elle exploite. « C’est une avancée mais cela ne suffira pas à changer les choses », réagit Mélissa Filion, de la campagne Forêt Boréale à Greenpeace Canada.
De l’avis de Greenpeace, AbitibiBowater utilise la certification FSC pour redorer son image plus que pour se convertir à une exploitation durable des forêts. « La décision d’AbitibiBowater relève davantage du maquillage vert – ou greenwashing- que d’un changement véritable de culture au sein de l’entreprise, estime Mélissa Filion. La dégradation des écosystèmes, la destruction de l’habitat du caribou forestier et les coupes en territoires intacts de hautes valeurs de conservation se poursuivront dans la majorité des unités forestières d’AbitibiBowater. Pour réduire son empreinte sur la forêt boréale, cet exploitant forestier n’a toujours pas de plan à long terme, ni aucun objectif ou échéancier ».
Depuis plus d’un an, Greenpeace demande à cette compagnie forestière de mettre en réserve ses droits de coupe en forêt intacte pour la création d’aires protégées et de certifier l’ensemble de ses unités d’aménagement forestier selon la norme FSC. Cette dernière tentative d’AbitibiBowater de sauver son image plutôt que de se concentrer sur des solutions progressives et fermes confirment la nécessité de poursuivre la mobilisation de ses clients et actionnaires. Greenpeace déplore en outre qu’AbitibiBowater omette de prendre en considération la protection des forêts intactes.