EDF relaxée par la Cour d’appel : espionnons, c’est permis !

Climat

Paris, le 6 février 2013 – La Cour d’appel de Versailles vient de rendre son verdict dans l’affaire de l’espionnage de Greenpeace par EDF. L’électricien français été relaxé.

« Cette décision peut avoir des conséquences très graves. Elle revient à autoriser l’industrie nucléaire à enfreindre la loi, la vie privée sur de simples suppositions« , commente Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. « Les preuves contre EDF ne manquaient pourtant pas, elles avaient d’ailleurs conduit le tribunal de Nanterre à condamner l’énergéticien au maximum légal en première instance. Mais en France les industriels du nucléaire font ce qu’ils veulent, la loi ne s’applique pas pour eux. Nous savons maintenant que tant que la France n’aura pas entamé sa nécessaire transition énergétique incluant une sortie progressive du nucléaire, nous serons à la merci des pratiques mafieuses de l’industrie de l’atome. »

Greenpeace demande au procureur général de la Cour d’appel de Versailles de se pourvoir en cassation afin que cette scandaleuse décision puisse être remise en cause.

Seul Pierre-Paul François, numéro trois de la sécurité d’EDF à l’époque des faits, reste condamné et va devoir verser 5000 € de dommages et intérêts à Greenpeace.

EDF espionne Greenpeace : rappel des faits

Tout commence par la découverte d’une intrusion informatique dans le Laboratoire national de dépistage du dopage. Lors de la perquisition chez Kargus, officine responsable de cette opération, on découvre que l’ordinateur d’un collaborateur de Greenpeace France, a également été infiltré. L’instruction apporte suffisamment de preuves pour qu’EDF doive répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Le procès se déroule du 17 au 21 octobre 2011 et le verdict tombe le 10 novembre 2011 : EDF est reconnue coupable d’espionnage et est condamnée à l’amende maximale de 1 500 000 Euros ainsi qu’à verser 500 00 Euros de dommages et intérêts à Greenpeace. EDF a fait appel de cette décision. Un nouveau procès a donc lieu devant la Cour d’appel de Versailles les 7 et 8 novembre 2012.

« L’énergie nucléaire rime, partout dans le monde, avec opacité, dissimulation, danger. Mais en France cela va désormais rimer aussi avec illégalité, barbouzerie, impunité …Cela fait une raison supplémentaire de se mobiliser contre cette énergie néfaste non-seulement pour l’environnement et l’homme mais aussi pour notre démocratie. » conclut Jean-François Julliard.