Déforestation : la loi européenne mise à mal par les eurodéputé·es de droite et d’extrême droite
Le Parlement européen vient aujourd’hui, à nouveau, de voter en faveur d’un nouveau report de la mise en application de la loi sur la déforestation. Les députés européens de droite et d’extrême droite ont voté en faveur de la position adoptée la semaine dernière par les Etats membres. Greenpeace alerte sur ce nouveau report, alors que la loi a déjà été reportée en décembre 2024.
Le Parlement européen a voté en faveur du report et de l’affaiblissement du règlement européen sur la déforestation (RDUE), une loi de 2023 qui garantit que les produits vendus dans l’Union européenne (UE) ne contribuent pas à la destruction des forêts ou à la violation des droits humains.
Pour Clément Hélary, chargé de campagne Forêt à Greenpeace France : « Il y a moins de trois ans, une grande majorité des députés européens ont approuvé la loi européenne sur la déforestation et garantit aux consommateurs européens qu’ils ne seraient plus complices de la déforestation, de la dégradation des forêts ou des violations des droits humains lorsqu’ils achètent des produits tels que du café, du chocolat ou des meubles. Aujourd’hui, les députés européens des groupes PPE et ECR, dans une alliance destructrice, renient cet engagement. Les forêts, les consommateurs et les entreprises méritent de meilleures décisions politiques, notamment au lendemain de la COP30. »
Le vote d’aujourd’hui crée également des failles permettant aux propriétaires forestiers et aux agriculteurs de l’UE d’être exemptés du respect de la loi. En outre, les députés européens ont voté en faveur de l’exclusion des produits imprimés sur papier, tels que les livres, du champ d’application du règlement. Par ailleurs, une nouvelle « révision simplifiée » de la loi est prévue pour avril 2026, ce qui risque de la fragiliser à nouveau, voire d’en faire une coquille vide.
Le retard et l’affaiblissement du RDUE ont des effets néfastes évidents sur les forêts, qui continueront d’être détruites pour produire des matières premières destinées au marché européen.
Les entreprises qui avaient déjà investi dans la préparation de l’entrée en vigueur de la loi ont été pénalisées par le vote d’aujourd’hui visant à la retarder, tandis que les retardataires ont été récompensés.