Danger imminent de forages de « pétrole de schiste » dans le Bassin parisien !

Climat

Paris, le 3 mars 2010 – À l’heure où la mobilisation contre les gaz de schiste grandit partout en France, Greenpeace soutient ce mouvement et interpelle plus précisément le gouvernement sur un autre hydrocarbure non-conventionnel : le pétrole de schiste qui fait l’objet de projets d’exploration dans le Nord de la France (pour l’heure dans l’Aisne et la Seine-et-Marne).

Aisne et Seine-et-Marne : premiers forages attendus dès le 15 avril

Face à la mobilisation citoyenne, le gouvernement a annoncé la suspension de toutes les opérations de forages et de fracturation hydraulique jusqu’au 31 mai concernant les gaz de schiste dans le Sud de la France. Mais, pour l’heure, concernant les projets d’exploration des pétroles de schiste dans le bassin parisien, seules les opérations de fracturation sont suspendues jusqu’au 31 mai. Les premiers forages verticaux devraient, eux, débuter dès le 15 avril. Et les travaux de préparation (terrassement, avant-trou) sont déjà en cours près de Château-Thierry.

« Une certaine confusion règne entre la question du gaz et du pétrole de schiste, et le gouvernement entretient ce flou artistique, explique Anne Valette, en charge de la campagne Énergie-Climat pour Greenpeace France. Il a en réalité laissé la porte ouverte au début des opérations dans l’Aisne et en Seine-et-Marne dès le 15 avril. »

Mêmes causes, mêmes effets pour les sols et le climat

Selon des documents officiels des sociétés Toreador et Vermillion, qui mènent la prospection de ce pétrole de schiste, celui-ci se niche très profondément au cœur de la roche. Le forage vertical prévu ne serait d’aucune utilité s’il n’était suivi de l’emploi de cette fameuse et si dangereuse technologie de la fracturation hydraulique.

Celle-ci consiste à fracturer la roche en profondeur pour en extraire les hydrocarbures, gaz ou pétrole, en injectant d’énormes quantités d’eau et de produits chimiques. Les risques de pollution des sols et des eaux sont grands. De plus, l’impact du pétrole de schiste sur les changements climatiques est catastrophique. La production de carburant issu de pétrole de schiste – extrêmement énergivore – émet jusqu’à 5 fois plus de CO2 que la production de pétrole dit conventionnel.

Mobilisation en Seine-et-Marne samedi 5 mars…

Greenpeace appelle à rejoindre la mobilisation dans le bassin parisien concernant les permis d’exploration de pétrole de schiste. Une manifestation est organisée ce samedi à Doue (Seine-et-Marne) à 15h à l’appel de différents collectifs.

… et dès aujourd’hui sur http://energie-climat.greenpeace.fr/hydrocarbures-de-schistes-ni-gaz-ni-petrole-ni-ici-ni-ailleurs

Greenpeace lance aujourd’hui une pétition nationale pour demander à Nathalie Kosciusko-Morizet et Éric Besson, les ministres de l’Écologie et de l’Énergie, l’abrogation de tous les permis d’exploration sur les hydrocarbures de schiste sur tout le territoire national, et d’empêcher par la même les forages imminents dans le Bassin parisien.

Greenpeace en campagne contre le pétrole non-conventionnel

Depuis maintenant plusieurs années, Greenpeace mène campagne contre les pétroles dits « non-conventionnels » partout dans le monde : sables bitumineux en Alberta, marée noire du golfe du Mexique, forages offshore profonds en Arctique, en mer du Nord, etc.

En janvier dernier, Greenpeace a lancé la campagne « Petrol addict » pour dénoncer – avec humour – l’addiction de notre société au pétrole, dont la fuite en avant vers les pétroles non-conventionnels comme le pétrole de schiste, est un symbole. À suivre sur www.vivement-la-desintox.com

voir la note de synthèse